L'éolien en mer : cap sur la mer du Nord

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Par Tokunbo Salako
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L'industrie éolienne en mer du Nord connaît une croissance rapide, mais les sécheresses éoliennes, ces longues périodes de vents faibles, pourraient-elles menacer cette expansion ? Ce numéro de Climate Now apporte des éléments de réponse.

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L'industrie éolienne en mer du Nord connaît une croissance rapide, mais les sécheresses éoliennes, ces longues périodes de vents faibles, pourraient-elles menacer cette expansion ? Selon Matti Juhani Koivisto, chercheur principal à l’Université technique du Danemark (DUT), systèmes éoliens et énergétiques : "Nous disposons d'éléments indiquant que les sécheresses pourraient devenir un peu plus fréquentes à l'avenir, ce qui reste très incertain, mais nous devons de toute façon nous y préparer."

La Service Copernicus concernant le changement climatique montre que le mois de mars 2023 se situe à 0,5 degré Celsius au-dessus de la moyenne établie sur la période 1991 à 2020. Cela en fait le deuxième mois de mars le plus chaud jamais enregistré.

Service Copernicus concernant le changement climatique mis en œuvre par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT)
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La carte des anomalies de température indique qu’il a fait bien plus chaud sur une grande partie de la planète.

Service Copernicus concernant le changement climatique mis en œuvre par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT)
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De nombreux records de température ont été atteints au cours du mois de mars, comme par exemple dans la station balnéaire marocaine d'Agadir où une température de plus de 38 degrés Celsius a été relevée.

Au début du mois de mars, Wuhan, en Chine a atteint 26 degrés, soit 12 degrés de plus que la moyenne pour cette période de l'année.

Dans le même temps, il a fait plus froid dans certaines régions de l'ouest des États-Unis et du Canada.

San Francisco est descendue à 5,5 degrés Celsius le 27 mars, soit le niveau le plus bas jamais atteint ce jour-là depuis 1898.

Focus sur les précipitations

En Europe, le mois dernier, de nombreuses régions ont été plus humides que la moyenne, de l'Irlande et la France à l'ouest jusqu'à la Russie à l'est. La Turquie a connu les précipitations les plus importantes, alors que l’on a enregistré en moyenne moins de pluie et de neige dans la plupart des pays du sud de l'Europe.

Service Copernicus concernant le changement climatique mis en œuvre par le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT)
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Cette anomalie de précipitations se reflète en partie sur la carte d’anomalie d’humidité du sol. Ainsi, le sol d'une grande partie de la péninsule ibérique est considérablement plus sec que la moyenne pour cette période de l'année.

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L'éolien offshore

Les sécheresses éoliennes, pourraient-elles limiter le potentiel du secteur de l’éolien offshore en Europe ?La question est posée alors que plusieurs pays de l'UE mettent en œuvre des plans ambitieux pour faire de la mer du Nord une centrale d’énergie verte.

Le port d’Esbjerg au Danemark est l'épicentre du boom de l'énergie éolienne offshore en Europe. Sur la côte danoise de la mer du Nord, l'Union européenne ne se contente pas de promouvoir les énergies renouvelables telles que l'énergie éolienne afin de pouvoir tenir ses promesses en matière climatique, elle s'efforce également de se sevrer des hydrocarbures russes.

"La demande explose et nous savons d'ores et déjà qu'en 2025, nous serons en rupture de stock. Les ambitions des gouvernements et des grandes entreprises du secteur de l'énergie sont là. Nous savons qu'il y a une demande pour l'éolien en mer. Et cette demande s’avère très stable pour les huit ou dix prochaines années", explique Jesper Bank, directeur commercial du Port d’Esbjerg.

Il n'est pas difficile de deviner pourquoi le choix s’est porté sur la mer du Nord. Il s’agit de l'un des endroits les plus venteux de la planète. D'ici à la fin de la décennie, l'objectif est que l'énergie éolienne en mer produise 65 gigawatts, soit l'équivalent de 30 réacteurs nucléaires.

Mais que se passe-t-il lorsque la vitesse du vent diminue ? Et le réchauffement de la planète a-t-il pour conséquence que cela se produit de plus en plus souvent ?

"Le changement climatique peut certainement avoir un impact sur la variabilité du vent. Il y a beaucoup d'incertitude entre les types de vent. Mais ils semblent montrer une légère augmentation de la variabilité, et surtout un peu plus de sécheresse éolienne", analyse Matti Juhani Koivisto de l’Université technique du Danemark (DUT), systèmes éoliens et énergétiques.

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Sécurité énergétique

Le Royaume-Uni et l'Irlande ont connu des vitesses de vent bien inférieures à la moyenne entre juillet et septembre 2021. Si cela se répète cette année, cela pourrait avoir des impacts sur notre sécurité énergétique, mais les spécialistes semblent bien préparés à cette éventualité.

"Nous sommes déjà prêts à les affronter, car nous les observons déjà. Nous avons des moyens pour gérer ces impacts, et même s'ils deviennent un peu plus fréquents à l'avenir, nous disposons des technologies nécessaires pour y faire face", ajoute Matti Juhani Koivisto, chercheur principal à l’Université technique du Danemark (DUT), systèmes éoliens et énergétiques.

L'un des moyens utilisés par l'industrie pour faire tourner les turbines consiste à les rendre plus efficaces.

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"En cas de vents plus faibles, les turbines produisent moins d'énergie, mais nous pouvons modifier leur conception de manière à ce que le rotor soit plus grand que le générateur, ce qui permet d'atteindre la puissance nominale plus tôt. Cela signifie qu'elle fournit une puissance plus constante, même à des vitesses de vent plus faibles", ajoute Kennath Thomsenn chef de la division Conception éoliennes à l’Université technique du Danemark (DUT).

Dans les années à venir, notre capacité à mesurer et à évaluer la variabilité du vent sera vitale.

Disposer de données fiables sur les sécheresses éoliennes et les conditions de vent auxquelles nous pourrions être confrontés sera crucial pour une gestion efficace de L’énergie éolienne en mer qui présente un immense potentiel.

En termes de production d’électricité en mer, L’Europe a une longueur d’avance et notamment le Royaume-Uni, champion mondial de l’éolien en mer. La Commission européenne ambitionne de multiplier par cinq les capacités actuelles d’ici 2030 et par vingt-cinq d’ici 2050.

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