Les électeurs polonais se rendent aux urnes dimanche. Deux partis, diamétralement opposés sur les questions européennes, sont en tête des sondages : la formation ultranationaliste Droit et justice (PiS) et la Plateforme civique.
Les élections législatives en Pologne seront lourdes de conséquences pour l’UE. Deux partis sont en tête des intentions de vote : la formation ultranationaliste Droit et justice (PiS), actuellement au pouvoir, et la Plateforme civique, pro-européenne de droite, emmenée par l’ancien président du Conseil européen Donald Tusk. Mais selon les enquêtes aucun des deux groupes ne semblent en position de diriger seul.
Au Parlement européen, les députés reconnaissent l'importance du scrutin mais chaque camp politique espère une issue différente.
"La Pologne est devenue encore plus importante depuis un an et demi en raison de sa très forte opposition aux politiques expansionnistes de (Vladimir) Poutine en Ukraine. Une confirmation de la majorité au pouvoir s'inscrirait donc dans la continuité de ce choix et serait certainement un facteur de stabilité pour la position géopolitique de l'Union européenne", estime Carlo Fidanza du groupe Conservateurs et réformistes européens, formation qui compte dans ses rangs les élus du PiS.
Les Verts voient en revanche une différence fondamentale. L’opposition polonaise de la Plateforme civique "a clairement adopté une position constructive lorsqu'il s'agit de s'engager au niveau européen", observe Terry Reintke, co-présidente du groupe écologiste.
Arianna Angeli, professeur de droit constitutionnel comparé à l'université de Milan, estime que l'actuel gouvernement polonais a adopté une attitude hostile à l'égard des institutions européennes. Le principal conflit politique porte sur le respect de l'Etat de droit et l'indépendance de la justice.
"Ces violations constantes généreront à un moment donné des tensions avec les autres pays membres de l'Union. Et à terme, à mon avis, cela pourrait aussi créer des problèmes dans les mécanismes de fonctionnement de l'Union, qui subit aujourd'hui un siège constant de la part d'un des pays membres", explique-t-elle.
L'Union aura les yeux rivés dimanche, non seulement sur les élections législatives mais aussi sur un autre vote. Le gouvernement a organisé le même jour un référendum avec quatre questions. L'une d'elles demande aux électeurs s'ils "soutiennent l'admission de milliers d'immigrants illégaux du Moyen-Orient et d'Afrique, conformément au mécanisme de relocalisation forcée imposé par la bureaucratie européenne".