Roberta Metsola : "il n'y a pas de raison justifiée de maintenir la Bulgarie hors de l'espace Schengen"

La Présidente Roberta Metsola a invité le Premier ministre bulgare Nikolay Denkov à s'adresser au Parlement européen.
La Présidente Roberta Metsola a invité le Premier ministre bulgare Nikolay Denkov à s'adresser au Parlement européen. Tous droits réservés European Union, 2023.
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Par Jorge Liboreiro
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Cet article a été initialement publié en anglais

Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, a exprimé mercredi son soutien inconditionnel à la candidature de la Bulgarie à l'espace Schengen, en prévision d'un vote à fort enjeu le mois prochain.

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"Nous sommes entièrement à vos côtés", a affirmé Roberta Metsola en recevant le Premier ministre bulgare, Nikolaï Denkov, à Strasbourg.

"Il n'y a aucune raison valable de ne pas admettre la Bulgarie, puisque vous avez rempli toutes les conditions depuis, répétons-le, 11 ans", a-t-elle poursuivi.

"La Bulgarie a toute sa place dans l'espace Schengen".

La Bulgarie et la Roumanie sont bloquées aux portes de Schengen, depuis leur adhésion à l'Union européenne, en janvier 2007. L'espace Schengen couvre actuellement 27 nations européennes, 4,3 millions de km2 et plus de 423 millions de citoyens.

La Commission européenne et le Parlement européen affirment depuis des années que la Bulgarie et la Roumanie sont prêtes à entrer dans l'espace Schengen, mais les deux pays ont été écartés en raison de la résistance d'un nombre de plus en plus restreint de gouvernements.

L'élargissement de l'espace Schengen requiert l'unanimité de tous les États membres.

À ce jour, seuls l'Autriche et les Pays-Bas s'opposent à l'adhésion de la Bulgarie. L'opposition de l'Autriche, qui s'étend également à la Roumanie, est considérée comme le principal obstacle, car elle est ancrée dans un mécontentement plus large à l'égard de Schengen. Vienne affirme que les flux irréguliers de migrants qui traversent l'UE, chaque année, prouvent que Schengen "ne fonctionne pas".

Entre-temps, les Pays-Bas ont indiqué qu'ils pourraient approuver la candidature de la Bulgarie, si une série de conditions relatives à la réforme judiciaire et à la lutte contre la corruption étaient remplies.

Sofia et Bucarest ont tenté de contrer ces arguments en s'engageant dans une diplomatie intense avec les responsables autrichiens et néerlandais. Mais malgré une multitude de réunions bilatérales, les positions sont restées pratiquement inchangées depuis le vote de décembre dernier, qui a vu la Bulgarie et la Roumanie se **voir refuser l'entrée dans l'**UE, tandis que la Croatie était accueillie.

L'Espagne, qui assure actuellement la présidence tournante du Conseil de l'UE, a promis d'organiser un nouveau vote le mois prochain, lors d'une réunion des ministres de l'Intérieur. L'ordre du jour provisoire de la réunion du 5 décembre comprend un point sur les demandes de la Bulgarie et de la Roumanie, mais seulement à titre de possibilité.

"J'espère sincèrement que la présidence espagnole fera tout son possible pour parvenir à un accord entre tous les États membres cet hiver", a confié Roberta Metsola ce 22 novembre.

Parlant de la "déception" et de la "frustration" causées par le refus de l'année dernière, la présidente a exhorté les pays à penser à la jeune génération bulgare et à la manière dont un nouveau rejet pourrait influencer leur perception de l'intégration européenne.

"Une décision est nécessaire. Elle est attendue depuis longtemps et cette institution la soutient fermement", assure Roberta Metsola.

Le Premier ministre bulgare, Nikolaï  Denkov, a remercié Roberta Metsola pour le soutien du Parlement et a souligné que l'adhésion de la Bulgarie profiterait à l'ensemble de l'Union européenne, y compris à l'Autriche. "Pour moi aujourd'hui, il n'y a pas de plan B. Aujourd'hui, nous travaillons très dur pour obtenir cette adhésion", a-t-il affirmé. "Nous nous concentrons entièrement sur cette question".

Plus tard, dans un discours prononcé devant l'hémicycle, Nikolaï Denkov a averti que "tout nouveau report" serait "inacceptable et démotivant" pour son pays. Dans une allusion à peine voilée à l'Autriche, le Premier ministre a indiqué que la réimposition des contrôles aux frontières, qui ont augmenté ces derniers mois en raison de l'augmentation du nombre de demandeurs d'asile, ne pouvait pas être "un argument pour ne pas accepter la Bulgarie et la Roumanie" dans l'espace Schengen.

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