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Face à une motion de censure, Ursula von der Leyen dénonce les "marionnettes russes"

La motion de censure sera votée jeudi au Parlement européen
La motion de censure sera votée jeudi au Parlement européen. Tous droits réservés  Laurie DIEFFEMBACQ/ European Union 2025 - Source : EP
Tous droits réservés Laurie DIEFFEMBACQ/ European Union 2025 - Source : EP
Par Jorge Liboreiro & Vincenzo Genovese & Jean-Phiippe liabot
Publié le Mis à jour
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"Nous ne pouvons jamais laisser les extrémistes réécrire l'histoire", a déclaré Ursula von der Leyen en défendant sa présidence contre une motion de censure.

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Ursula von der Leyen a défié lundi la motion de censure déposée par la droite radicale du Parlement européen pour défendre sa présidence, s'engageant à "ne jamais laisser les extrémistes réécrire l'histoire".

"Nous ne devons pas nous faire d'illusions sur les menaces qui pèsent sur notre démocratie. Nous sommes entrés dans une ère de lutte entre la démocratie et l'illibéralisme. Nous voyons la menace alarmante des partis extrémistes qui veulent polariser nos sociétés par la désinformation", a déclaré le président de la Commission européenne à Strasbourg.

"Rien ne prouve qu'ils aient des réponses, mais il est amplement prouvé que nombre d'entre eux sont soutenus par nos ennemis et par leurs marionnettes en Russie ou ailleurs", a-t-elle poursuivi en désignant les bancs où siège l'extrême droite. "Et il suffit de regarder certains des signataires de cette motion pour comprendre ce que je veux dire."

Son intervention a été marquée par des huées et des chahuts incessants, ce qui a incité la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, à intervenir plusieurs fois avec des "cessez de l'interrompre s'il vous plaît".

Ursula Von der Leyen n'a pas semblé troublée par les perturbations et a promis de continuer à œuvrer en faveur du "compromis" et de "l'unité".

Ce débat intervient alors que les signes de mécontentement et de frustration se multiplient au sein de la coalition centriste qui a soutenu la réélection de Mme von der Leyen pour un second mandat. Les socialistes et les libéraux, qui se sont distanciés de la motion, ont décrié les efforts considérables déployés par la présidente de la Commission pour simplifier la réglementation au détriment du Green Deal.

Ursula von der Leyen a semblé reconnaître les lignes de fracture dans son discours.

"Je reconnais qu'il y a des membres qui n'ont pas signé cette motion mais qui ont des inquiétudes légitimes sur certaines des questions qu'elle soulève", a-t-elle déclaré.

"C'est tout à fait normal. Cela fait partie de notre démocratie et je serai toujours prête à débattre de toute question souhaitée par cette Assemblée, en m'appuyant sur des faits et des arguments."

Une stratégie improbable

La motion de censure a été déposée par l'eurodéputé roumain Gheorghe Piperea et cosignée par 77 législateurs, principalement issus des rangs de l'extrême droite et de la droite dure.

"C'est le début de la fin", a déclaré l'eurodéputé dans son discours d'ouverture, qualifiant le processus décisionnel d'Ursula von der Leyen d'"opaque" et de "discrétionnaire".

La motion repose sur trois accusations principales, dont la première concerne des messages textuels échangés entre Ursula von der Leyen et Albert Bourla, PDG de Pfizer, lors des négociations sur le vaccin COVID-19. Le refus controversé de l'équipe d'Ursula von der Leyen de divulguer ces messages a fait l'objet d'une réprimande cinglante de la part de la Cour de justice des Communautés européennes.

"La Commission dirigée par la présidente Ursula von der Leyen n'a plus la confiance du Parlement pour défendre les principes de transparence, de responsabilité et de bonne gouvernance essentiels à une Union démocratique", indique le texte.

La seconde allégation concerne la "mauvaise application" de la loi sur les services numériques (DSA) lors des élections nationales, qui n'est pas étayée par des preuves, et le "recours abusif" à l'article 122 des traités de l'UE pour contourner le Parlement dans le cadre du nouveau programme de prêt de 150 milliards d'euros pour la défense. Le plan, connu sous le nom de SAFE, ne nécessitait que la bénédiction des États membres.

Enfin troisième raison de cette motion, des soupçons d'ingérence de la Commission qui pour les signataires aurait favorisé certains partis politiques (notamment les partis alliés au PPE, le groupe de von der Leyen) en mobilisant des fonds européens ou des messages institutionnels à des fins électorales, ce qui soulève de graves questions sur l'impartialité de l'exécutif européen.

Von der Leyen nie en bloc et contre-attaque

Ursula Von der Leyen a réfuté ces accusations en les qualifiant de "fausses allégations" et a défendu la gestion de la pandémie comme une véritable forme de solidarité européenne.

"Nous avons le choix. Nous pouvons suivre Gheorghe Piperea dans son monde de conspirations et de prétendus complots sinistres de la part de ce qu'il appelle 'Bruxelles', ou nous pouvons clairement appeler cela pour ce que c'est : une autre tentative grossière de creuser un fossé entre nos institutions, entre les forces pro-européennes et pro-démocratiques de cette maison", a-t-elle déclaré.

"Nous ne pourrons jamais laisser faire cela. Nous ne laisserons jamais cela se produire".

Le vote sur l'avenir de Mme von der Leyen est provisoirement prévu pour jeudi à midi.

Les députés qui ont signé la motion sont encore libres de retirer leur soutien. Si le seuil d'un dixième n'est plus atteint, le processus sera interrompu.

La session de vote se déroulera par appel nominal, ce qui signifie que les votes seront publics. Au moins deux tiers des votes exprimés, représentant une majorité de tous les députés, devront soutenir la motion de censure pour qu'elle soit adoptée et que la Commission von der Leyen soit renversée. L'arithmétique étant ce qu'elle est au Parlement, la motion a peu de chance d'aboutir.

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