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Ursula von der Leyen réélue présidente de la Commission européenne à une large majorité

Ursula von der Leyen a demandé aux députés européens de soutenir sa candidature
Ursula von der Leyen a demandé aux députés européens de soutenir sa candidature Tous droits réservés European Union, 2024.
Tous droits réservés European Union, 2024.
Par Jorge Liboreirovidéo par Aïda Sanchez Alonso
Publié le Mis à jour
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Cet article a été initialement publié en anglais

Une incertitude régnait sur la majorité dont disposerait la présidente de la Commission européenne qui s'appuie sur quatre partis.

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Ursula von der Leyen a été réélue jeudi à la présidence de la Commission européenne par le Parlement européen.

La présidente sortante a obtenu 401 voix pour et 284 contre, soit une large majorité en faveur de son second mandat. Il y a cinq ans, la responsable allemande était passée avec une marge de neuf voix.

"Les cinq dernières années ont montré ce que nous pouvions faire ensemble", a-t-elle expliqué. "Faisons-le à nouveau. Faisons le choix de la force. Faisons le choix du leadership".

Ce vote est l'aboutissement d'intenses journées de négociations à huis clos qui ont vu la politicienne allemande de 65 ans rencontrer les principaux groupes du Parlement afin d'obtenir le plus grand nombre de soutiens possible.

Si les trois principaux groupes centristes : le Parti populaire européen (PPE), les Socialistes & Démocrates (S&D) et les libéraux de Renew Europe, disposaient sur le papier d'une majorité suffisante, des désaccords internes ont laissé entrevoir une arithmétique bancale. Ursula von der Leyen a tendu la main aux Verts et aux Conservateurs et Réformistes européens (CRE) pour renforcer cette majorité fragile.

Son ouverture vers la droite radicale de CRE, menée par les Frères d'Italie de la Première ministre italienne Giorgia Meloni et du parti polonais Droit et Justice (PiS), s'est avérée controversée pour les forces progressistes, qui y ont vu une menace pour la coalition centriste. La responsable allemande a cherché à apaiser ces craintes avec la promesse d'"aucune coopération structurée" avec le groupe de la dirigeante italienne. Elle a rappelé son souhait de maintenir les objectifs du Pacte vert, que sa famille de centre-droit a fortement contesté ces derniers mois.

Le caractère secret du vote ne permet pas de savoir qui a voté pour et contre sa candidature. Mais le discours prononcé jeudi matin, avec plusieurs références précises à l'action climatique, suggère que ce sont les Verts qui ont joué le rôle de faiseurs de roi.

"Nous avons obtenu des engagements sur le Pacte vert, en rendant l'UE plus juste socialement et en protégeant la démocratie", ont souligné les écologistes, confirmant ainsi leur soutien.

En revanche, le groupe CRE a précisé qu'une "grande majorité des délégations nationales" s'opposait à cette candidature. Les eurodéputés de Giorgia Meloni ont ainsi voté contre la responsable allemande.

Une pléthore de promesses

Les Verts ne sont pas les seuls à se dire satisfait de l'intervention d'Ursula von der Leyen : tous les groupes centristes y ont trouvé leur compte.

Son discours contenait des propositions adaptées aux socialistes, comme un nouveau commissaire au Logement et une feuille de route pour les droits des femmes, et aux libéraux, qui exigent que les États membres respectent l'État de droit en échange de l'obtention de fonds de l'UE.

Le PPE a vu un grand nombre de ses projets inclus dans les lignes directrices de la présidente de la Commission, tels qu'un Fonds européen de défense, une multiplication par trois du personnel de Frontex et une réduction de la bureaucratie pour favoriser les PME et la compétitivité. Ursula von der Leyen a également présenté un nouvel agenda visant à développer des "partenariats globaux" avec les pays méditerranéens, autrement dit des accords financés par l'UE afin de réduire l'immigration irrégulière.

Ses lignes directrices ne soutiennent pas explicitement l'idée de délocaliser les procédures d'asile, que le PPE a présentée dans son manifeste de campagne et à laquelle les progressistes s'opposent toujours. Le document, cependant, indique que l'exécutif "poursuivra sa réflexion sur de nouveaux moyens de lutter contre la migration irrégulière, tout en respectant le droit international et en garantissant des solutions durables et équitables pour les migrants eux-mêmes".

Ursula von der Leyen a donc réussi à trouver un équilibre entre l'ambition législative et le réalisme politique, en donnant aux partis centristes des gages sans les aliéner. Elle a également critiqué la "mission de paix" controversée du Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, en Russie qu'elle a qualifiée, sous les applaudissements de la salle, de "simple mission d'apaisement".

"L'Europe ne peut pas contrôler les dictateurs et les démagogues dans le monde, mais elle peut choisir de protéger sa propre démocratie", a souligné Ursula von der Leyen.

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"L'Europe ne peut pas décider des élections dans le monde, mais elle peut choisir d'investir dans la sécurité et la défense de son propre continent. L'Europe ne peut pas arrêter le changement, mais elle peut choisir d'y adhérer en investissant dans une nouvelle ère de prospérité et en améliorant notre qualité de vie", a-t-elle ajouté.

Le rejet de la candidate désignée par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE aurait été sans précédent. Des diplomates, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, ont expliqué que cela aurait pu entraîner une "crise institutionnelle" sans issue facile en raison de l'absence d'alternatives crédibles. L'instabilité internationale, notamment les guerres en Ukraine et à Gaza, a contribué à faire de la présidente sortante un gage de continuité et de certitude.

La prochaine étape sera marquée par les auditions des candidats aux postes de commissaires européens, soumis par chaque État membre, et à décider de la structure de sa nouvelle équipe. Ce processus s'annonce délicat, car de nombreuses capitales exigent des portefeuilles prestigieux.

Une fois le Collège des commissaires formé, il fera l'objet d'un vote de confirmation au Parlement dans le courant de l'année. S'il est approuvé, les 27 commissaires entreront en fonction et commenceront leur travail.

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