Quels sont les variants du COVID qui circulent actuellement en Europe ?

Une femme portant un masque facial se rend à Prague, en République tchèque, pour subir un test de dépistage du COVID-19.
Une femme portant un masque facial se rend à Prague, en République tchèque, pour subir un test de dépistage du COVID-19. Tous droits réservés AP Photo/Petr David Josek
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Par Lauren Chadwick
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Cet article a été initialement publié en anglais

Plusieurs sous-variants d'Omicron circulent dans le monde. Quels sont-ils ? Et devons-nous nous en inquiéter ?

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Le virus responsable du COVID-19 continue de muter et de multiples variants circulent, dans tous les pays.

Malgré cela, les tests et la surveillance ont diminué, mais les experts invitent les personnes à continuer à prendre la menace de cette maladie au sérieux.

"Le monde a tourné la page du COVID et, à bien des égards, c'est une bonne chose car les gens sont en mesure de rester protégés et de se protéger, mais ce virus n'a pas disparu. Il circule. Il change, il tue, et nous devons suivre le mouvement", affirme Maria Van Kerkhove, responsable technique du COVID-19, à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), à Euronews Next.

Quels sont les variants du COVID les plus répandus aujourd'hui ?

Tous les variants qui circulent aujourd'hui sont des sous-lignées d'Omicron, un variant hautement transmissible du COVID-19, apparu pour la première fois il y a deux ans.

Une sous-lignée, EG.5, également surnommée Eris, représente actuellement plus de la moitié des variants du COVID-19 circulant dans le monde. Elle a été déclarée variant d'intérêt, par l'OMS, en août dernier.

Les cas d'EG.5 ont augmenté au cours de l'été, mais il a récemment été dépassé aux États-Unis par un sous-variant étroitement apparenté, appelé HV.1. Ce sous-variant représente désormais 29 % des cas de COVID-19 aux États-Unis, selon les derniers chiffres des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

"HV.1 est essentiellement une variante dérivée de EG.5.1 (et auparavant de XBB.1.5) qui accumule quelques mutations lui permettant de mieux infecter les personnes immunisées contre le SRAS-CoV-2", confie, à Euronews Next, Andrew Pekosz, professeur de microbiologie moléculaire et d'immunologie à l'université Johns Hopkins (États-Unis).

Andrew Pekosz, qui étudie la réplication des virus respiratoires, indique que ces variants sont probablement apparus sous forme de mutations aléatoires, dans le cadre de l'évolution naturelle des virus.

Selon les Centres européens de contrôle et de prévention des maladies (CEPCM), les variants de type XBB 1.5, tels que EG.5 ou Eris, sont actuellement dominants et représentent environ 67 % des cas, dans les pays de l'UE et de l'EEE.

Un laborantin utilise une pipette pour préparer l'ARN du coronavirus pour le séquençage au Wellcome Sanger Institute à Cambridge, 2021
Un laborantin utilise une pipette pour préparer l'ARN du coronavirus pour le séquençage au Wellcome Sanger Institute à Cambridge, 2021Frank Augstein/AP Photo

La prévalence d'une autre sous-lignée d'Omicron, appelée BA.2.86, "augmente lentement à l'échelle mondiale", selon l'OMS, qui l'a récemment classée comme "variant d'intérêt". Ses séquences ont été signalées pour la première fois en Israël et au Danemark, en juillet et en août.

"Lorsqu'il est apparu, le virus BA.2.86 a vraiment inquiété les scientifiques, car il s'agissait d'un variant présentant un grand nombre de mutations, en particulier dans la protéine spike, qui est la cible de l'immunité protectrice conférée par les vaccins et les infections", affirme Andrew Pekosz.

Les scientifiques pensent que ce variant est probablement né chez une personne, dont le système immunitaire était affaibli, ce qui a permis au virus de se répliquer et d'accumuler des mutations à un rythme plus rapide, mais il n'a pas encore réussi à devenir dominant.

Les autorités françaises ont récemment déclaré que la plupart des cas de BA.2.86 dans le pays correspondaient à une nouvelle sous-lignée, JN.1, qui a été "détectée dans d'autres pays mais qui circule principalement en Europe et en particulier en France".

Elle semble présenter davantage de mutations qui la rendent plus transmissible, confie Andrew Pekosz.

Faut-il s'inquiéter des nouveaux variants du COVID ?

Les virus à ARN tels que le SARS-CoV-2, à l'origine de COVID-19, sont connus pour enregistrer des mutations plus rapidement que les autres virus "parce qu'ils font plus d'erreurs et n'ont pas la capacité de réparer ces erreurs", selon Andrew Pekosz.

Le SARS-CoV-2 et sa protéine de pointe semblent également tolérer un grand nombre de mutations, à l'instar de ce que les scientifiques observent avec la grippe.

Mais jusqu'à présent, bien que les scientifiques prêtent attention à ces mutations, ils ne constatent pas de changements dans la gravité de la maladie, et les tests que nous utilisons détectent toujours le virus.

Ces nouveaux variants continueront d'apparaître et "pour les personnes les plus fragiles de la société, en particulier celles qui souffrent de certains problèmes de santé sous-jacents, elles continueront de mener à des hospitalisations et même à des décès", souligne Andrew Pollard, professeur d'infection et d'immunité à l'université d'Oxford.

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Toutefois, Andrew Pollard ne s'attend pas à ce qu'ils "relancent une pandémie", étant donné que la population mondiale est fortement immunisée par la vaccination et les infections antérieures.

Bien que de nouvelles familles de COVID-19 soient "probablement générées par mutation", il n'y en a pas eu "d'aussi réussies que les variants Omicron qui dominent", assure-t-il. "Du moins pour l'instant".

Une femme reçoit le vaccin Moderna COVID-19 à Madrid, Espagne, 2021
Une femme reçoit le vaccin Moderna COVID-19 à Madrid, Espagne, 2021AP Photo/Manu Fernandez

Le pire scénario serait celui d'un nouveau variant qui se propagerait plus rapidement et provoquerait une maladie plus grave, contre laquelle les vaccins ne fonctionneraient pas.

"Nous ne tenons rien pour acquis. Nous prévoyons différents scénarios en ce qui concerne les variants et leur détection", explique Maria Van Kerkhove, qui est également directrice intérimaire de l'OMS pour la préparation et la prévention des épidémies et des pandémies.

La diminution des tests et de la surveillance est un défi

Pour l'instant, ces variants ne provoquent pas une nouvelle augmentation importante du nombre de cas ou d'hospitalisations et, bien que les experts affirment qu'il y a encore suffisamment de séquençage pour détecter les variants émergents, ces efforts ont diminué.

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"Ce que nous avons perdu récemment, c'est la capacité de nous faire une idée de toute la diversité présente dans ces populations de virus", indique Andrew Pekosz.

Maria Van Kerkhove encourage les personnes à continuer à se faire dépister, s'ils pensent avoir le COVID-19, car cela permet aux scientifiques de suivre le virus et de le séquencer plus tard, afin d'étudier les mutations possibles.

"Si vous n'êtes pas testé, vous ne pouvez pas être séquencé", déclare Maria Van Kerkhove.

La réduction du nombre de tests et de séquençages ainsi que l'augmentation des délais d'obtention des données "sont très difficiles pour nous et ralentissent notre capacité à évaluer les risques de chacune de ces sous-variantes", ajoute-t-elle.

Plus important encore, même si le monde va de l'avant, les experts recommandent aux gens de se faire vacciner, de porter des masques dans les foules ou à proximité de personnes présentant un risque élevé de contracter une forme grave de COVID-19, et de se faire dépister, afin d'éviter que la maladie ne se propage davantage.

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