L'inauguration d'un nouveau centre financier en République démocratique du Congo doit ouvrir une nouvelle ère pour le pays, une ère qui placera la transparence et la responsabilité au cœur du développement futur.
Le Centre Financier de Kinshasa a ouvert ses portes le 19 décembre en présence du Président de la RDC, Félix Tshisekedi et du Premier Ministre Sama Lukonde, du Premier Ministre de la République Démocratique de Sao Tomé, Patrice Emery Trovoada, d'Aimé Boji Sangara, Ministre d'État, Ministre du Budget, de Nicolas Kazadi, Ministre des Finances, et de Turhan Mildon, PDG de l'entreprise de construction turque Milvest. Fruit d'une étroite collaboration avec le gouvernement turc, il abrite les ministères congolais des Finances et du Budget, un centre de conférence pouvant accueillir 3 000 personnes, cinq tours administratives de 20 étages et bientôt un hôtel cinq étoiles de 240 chambres.
PUBLICITÉ« Le centre accueillera des réunions diplomatiques et culturelles, des conférences internationales et des échanges intellectuels », explique M. Kazadi. « Il renforcera notre position en tant que destination de choix pour des événements de classe mondiale... un lieu où les idées et les visions se rencontrent pour forger un avenir meilleur pour notre pays et pour l'Afrique dans son ensemble ».
Deux parkings souterrains pouvant accueillir plus de 1 000 véhicules ont également été construits, et un ancien rond-point délabré situé devant le site comprend aujourd’hui la plus grande fontaine d'Afrique, entourée de jardins.
Des accords ont été signés avec Milvest, une filiale de la holding turque Miller, en 2021, après des réunions entre le gouvernement de la RDC et le président turc Erdogan, pour convenir d'un plan de financement.
Les bâtiments ont été achevés en un temps record, juste avant d’appeler le pays aux urnes pour des élections générales qui décideront si le président actuel, Félix Tshisekedi, vivra un nouveau mandat.
La coopération internationale au service de la croissance future
L'ampleur et la rapidité de la construction du centre financier s'expliquent principalement par l'importance de l'investissement turc dans le projet, dont 265 millions d'euros ont été fournis à titre de préfinancement par Milvest. Selon les conditions du contrat, Milvest assumera la gestion conjointe de l'hôtel en partenariat avec le gouvernement congolais pour une durée 49 ans.
PUBLICITÉLes discussions récentes entre les gouvernements congolais et turc se sont concentrées sur la mise en place d'un cadre bilatéral d'investissement, bénéfique pour les deux parties.
« Le centre financier sera l'étoile brillante de Kinshasa, dont la valeur augmentera chaque année grâce à son hôtel, ses bureaux et ses espaces sociaux », a déclaré M. Mildon. « Il apportera des revenus à l'économie congolaise chaque année et sera la porte d’entrée de nombreux investisseurs dans le pays. »
S'adressant directement à M. Tshisekedi, Turhan Mildon a décrit en quoi la « vision pionnière » du président était la raison « non seulement du développement de la République démocratique du Congo, mais aussi du développement des relations entre le Congo et la Turquie et de la forte coopération entre les deux pays. Environ 3 500 citoyens congolais et 2 500 citoyens turcs ont participé à la construction ; ce centre est une preuve évidente de ce que nos deux nations peuvent réaliser ensemble. »
Outre le centre financier, Milvest finance la majeure partie de l'importante réhabilitation de l'aéroport international de N'djili à Kinshasa et la construction d'une salle multifonctions de 20 000 places située tout près du stade des Martyrs à Kinshasa, deux projets également entrepris par Milvest.
La société française Gemo Management assurera le suivi des questions contractuelles et supervisera les prix, les délais et le contrôle de la qualité. Gemo Management a été à l'origine de la construction de ce qui est aujourd'hui le siège du ministère de l'Économie en France et des bâtiments de l'Union européenne au Luxembourg.
En réponse aux critiques selon lesquelles une partie des travaux a été confiée à des entreprises étrangères, Nicolas Kazadi a exprimé l'opinion du gouvernement selon laquelle il s'agit de projets internationaux et d’une expertise et une expérience inestimables utilisées pour former de jeunes travailleurs congolais à de nouvelles compétences. À lui seul, le centre financier devrait créer des milliers d'emplois.
Les nouveaux bâtiments ne sont que la face la plus visible de l'ambitieux plan de réforme du gouvernement congolais, qui vise à s'attaquer à un certain nombre de problèmes qui empêchent la RDC d’exploiter tout son potentiel.
Malgré les 80 millions d'hectares de terres fertiles du pays, plus de 80 % des denrées alimentaires consommées en RDC sont importées. La RDC a actuellement l'un des taux d'accès à l'internet les plus bas du monde et seule la moitié de la population environ est en mesure d'accéder au haut débit. Cette situation a un effet d'entraînement sur tous les secteurs, y compris l'agro-industrie.
Une plus grande coopération internationale, ainsi que les investissements publics et privés dans le pays, seront essentiels pour faire avancer la transformation numérique. Cela stimulera les chiffres de l'emploi en améliorant la connectivité avec les régions éloignées.
Pour débloquer ce type d'investissement et de croissance, il faudra créer un contexte économique à la fois stable et transparent, ce que le gouvernement congolais s'est engagé à faire.
PUBLICITÉ« Aujourd'hui, la République démocratique du Congo fait un nouveau pas vers un avenir radieux », a déclaré M. Kazadi lors de l'inauguration du 19 décembre. « Le centre financier et le centre de congrès sont les symboles de notre ambition collective et de notre détermination à construire un avenir radieux pour tous les Congolais. »
