Alors que la BAII célèbre son 10e anniversaire, peu de partenariats reflètent aussi clairement sa mission de financement des infrastructures pour demain (avec pour base le développement durable) que ses travaux au Sri Lanka.
Depuis l’ouverture de ses portes en 2016, la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII) est devenue une institution internationale comptant plus de 100 membres. Elle est devenue un pilier dans le paysage du développement mondial.
La banque multilatérale de développement, basée à Pékin, a investi plus de 64 milliards de dollars dans 338 projets au sein de 39 pays. Outre l’accent mis sur la connectivité, les technologies, les énergies renouvelables et les infrastructures numériques, ces dernières années, la banque s’est développée pour lutter contre les risques climatiques transfrontaliers et pour protéger la biodiversité. D’ailleurs, plus de la moitié de son financement total soutient des projets écologiques.
Le partenariat fondateur de la banque avec le Sri Lanka est un modèle de la façon dont une banque de développement du 21e siècle peut travailler avec ses membres pour renforcer la résilience climatique, moderniser les infrastructures ou encore accélérer la reprise sociale et économique.
De la reprise à la résilience
Depuis le début de son partenariat, la BAII a approuvé plus de 530 millions de dollars de financement pour soutenir le Sri Lanka dans les domaines de l’énergie, de la rénovation urbaine et de la résilience aux catastrophes.
Chaque projet que la BAII entreprend en partenariat avec le Sri Lanka soutient la stratégie nationale du pays visant à accélérer le passage aux énergies renouvelables et à garantir la résilience des infrastructures au changement climatique. Ensemble, ces efforts renforcent la résilience à long terme aux vulnérabilités et chocs structurels, qu’ils soient géographiques, climatiques ou financiers.
Depuis 2022, plus de la moitié des financements réguliers approuvés par la Banque chaque année ont soutenu des projets axés sur le changement climatique (qui soutiennent des infrastructures atténuant les conséquences du changement climatique et renforcent la résilience à ses impacts) tout en maximisant les avantages pour la conservation de la nature et de la biodiversité.
De la vulnérabilité à la préparation : protéger les vies et les moyens de subsistance
Parmi les projets de la BAII au Sri Lanka, le Projet de réduction de la vulnérabilité aux glissements de terrain par des mesures d’atténuation reste l’un des plus visibles. Approuvé en 2019, il vise à protéger les vies et les biens essentiels dans les hauts plateaux du centre du Sri Lanka, où les pentes abruptes et les précipitations intenses font des glissements de terrain une menace permanente.
Grâce à la construction de murs de soutènement, mais aussi de systèmes de stabilisation des pentes et de drainage, le projet vise à réduire les risques de glissements de terrain et devrait bénéficier directement à plus de 200 zones touchées et à 1 million d’habitants.
Le projet a déjà permis de conserver des institutions publiques vitales telles que l’hôpital national de l’école des sciences infirmières de Kandy et la Girls High School Kandy, qui devaient autrefois fermer leurs portes en cas de fortes pluies en raison des risques pour la sécurité.
« Juste avant que la Banque vienne nous aider, un glissement de terrain très important s’est produit. Heureusement, il n’y a pas eu de victimes, mais deux de nos bâtiments ont été considérablement endommagés », a déclaré la Dre Iresha Fernando, directrice de l’hôpital national de Kandy. « Nous sommes vraiment reconnaissants à la BAII pour le financement et la possibilité de réduire les zones sujettes aux glissements de terrain dans notre école, ce qui en fait un endroit où nos infirmiers et infirmières stagiaires et nos médecins peuvent venir en toute sécurité. »
Le projet a également stabilisé des tronçons vulnérables de la principale ligne de chemin de fer reliant Kandy aux régions environnantes. Selon un représentant des chemins de fer, les travaux ont contribué à réduire le risque de dommages sur la voie et de « défaillances lentes » après des glissements de terrain qui ont perturbé les services pendant des semaines.
La principale adjointe de la Girls High School Kandy, N. A. Nanayakkara, a déclaré : « Avant ce projet, les fortes pluies nous obligeaient à fermer l’école. Aujourd’hui, grâce à cela, nous pouvons continuer les cours en toute confiance et nous nous sentons beaucoup plus en sécurité. »
En renforçant les infrastructures critiques et en protégeant les services publics essentiels, le projet renforce la résilience des communautés et préserve les acquis du développement dans les régions les plus vulnérables du Sri Lanka. Des hôpitaux aux écoles en passant par les liaisons de transport vitales, le soutien de la BAII permet aux institutions essentielles de fonctionner en toute sécurité, en particulier face à l’escalade des défis liés au changement climatique.
Au-delà de l’atténuation : croissance verte et avenir numérique
Les aspirations de la BAII vont même au-delà. Plus tôt ce mois-ci, lors de discussions avec le président du Sri Lanka, le dirigeant de la BAII a exploré des plans pour renforcer l’économie numérique, construire des infrastructures vertes résilientes et investir dans l’éducation et la santé dans le cadre des infrastructures sociales du pays.
« La santé et l’éducation sont très importantes », a déclaré Jin Liqun, président de la BAII. « Nous avons démontré notre volonté, notre capacité d’adaptation et notre réactivité à travailler avec le gouvernement et la population pour améliorer la croissance économique. »
« Nous prévoyons de travailler avec le gouvernement afin de convertir les bus à essence ou diesel en véhicules électriques » pour « accélérer la transition énergétique verte dans ce pays », a déclaré Jin.
Pour l’instant, l’accent de la banque reste mis sur les transports, les énergies renouvelables, ainsi que la production et le transport d’électricité, en donnant la priorité aux grands projets d’infrastructure. Les programmes récemment approuvés tels que le prêt de 52 millions de dollars pour le Projet de deuxième ligne de transmission Kerawalapitiya-Port L en sont un exemple. Signé en 2025, il reliera le réseau de Colombo via un nouveau câble souterrain de 220 kilovolts (kV), intégrant l’énergie renouvelable et stabilisant le transport d’électricité pour aider à répondre à la demande croissante.
Rajat Misra, directeur général du service client du secteur public (région 1) à la BAII, a déclaré : « Il s’agit du premier projet de la BAII dans le secteur de l’énergie au Sri Lanka, ce qui reflète notre ferme engagement à soutenir les infrastructures électriques et la transition énergétique du pays. »
« En améliorant la stabilité du réseau et en assurant un approvisionnement fiable en électricité », a-t-il poursuivi, « le projet apportera des avantages économiques et sociaux durables au Sri Lanka, tout en renforçant sa voie vers une croissance et une résilience durables. »
La décennie à venir
Au cours des dix dernières années, la BAII a soutenu ses membres dans des périodes de défis et de changements, les aidant à passer d’une réponse à la crise à une croissance durable à long terme. Dans des pays comme le Sri Lanka, le financement de la Banque a apporté à la fois stabilité et confiance, démontrant comment les prêts au développement peuvent s’adapter à l’évolution des besoins des membres.
Alors que la BAII entre dans sa deuxième décennie, la Banque se positionne de plus en plus non seulement comme un organisme financier, mais aussi comme un catalyseur de croissance durable. Des corridors d’énergie verte en Asie centrale aux projets de résilience urbaine en Asie du Sud-Est, les ambitions de la BAII sont claires : financer les infrastructures de demain qui relient les économies, autonomisent les communautés et résistent aux pressions d’un climat qui change.
La Banque estime que le financement des infrastructures aujourd’hui profitera aux communautés et servira les sociétés pendant des générations. Le prochain chapitre de la BAII promet encore plus d’impact, d’innovation et de croissance inclusive en Asie et au-delà.