Réfugiés à Zaporijia, des Ukrainiens témoignent de l'enfer vécu à Marioupol

Des réfugiés ukrainiens dans un centre de Zaporijia
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Par Euronews avec AFP
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Ils sont de nombreux civils à avoir fui après le bombardement de leur immeuble.

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La ville côtière de Marioupol est assiégée bombardée depuis le début de l'invasion russe : des réfugiés ukrainiens témoignent de l'enfer qu'ils ont vécu avant de fuir pour se rendre dans ce centre de Zaporijia.

Après avoir passé des semaines éprouvantes dans des villes occupées par les troupes russes, ces Ukrainiens trouvent enfin refuge dans ce centre, situé sur le parking d'un énorme centre commercial, à plus de 200 km au sud-est de Marioupol.

Ils viennent s'y restaurer à de longues tables communes, recevoir des vêtements, des médicaments ou même des jouets, et attendre des autocars à destination de zones moins exposées.

A l'intérieur, sur un pan de la bâche, sont collés des dessins d'enfant, pour la plupart à la gloire de l'Ukraine et de son armée. Plus loin, un panneau regroupe des annonces de places de voiture disponibles et des photos et numéros de téléphone de proches portés disparus.

Ici, ils sont nombreux à avoir fui la ville de Marioupol, assiégée et bombardée sans relâche depuis les premières heures de l'invasion russe.

C'est le cas d'Angela, qui raconte son calvaire avant de partir de chez elle : "Un homme avec une mitrailleuse nous a dit de nous allonger par terre. Nous étions allongés sur du verre brisé. Ils ont tiré avec des chars sur notre immeuble de 12 étages, qui a ensuite pris feu. L'homme avec la mitraillette tirait sur des gens lorsqu'ils sortaient du bâtiment. Je me suis couchée, et j'ai dit aux enfants de ne pas sortir, pour ne pas être tués".

Sa voix se brise à l'évocation de sa mère et de sa belle-sœur invalide qu'elle a dû abandonner pour sauver le reste de sa famille, dont sa petite-fille de 3 mois, malade: "C'est la pire décision de toute ma vie. J'ai dû choisir entre ma mère et mes petits-enfants".

"Brûlés vifs"

La situation des quelque 120 000 habitants encore à Marioupol, théâtre de combats acharnés depuis plus d'un mois, est "invivable", a affirmé mardi à l'AFP à Zaporijia le maire de la ville, Vadim Boïtchenko."Les gens n'ont plus ni chauffage, ni eau, ni électricité, ni rien", a-t-il dit. "Nous avons dépassé le stade de la catastrophe humanitaire", a-t-il estimé.

Arrivé le 22 mars à Zaporijia avec sa mère et des amis, Ivan Kosyan, 17 ans, décrit lui aussi des scènes effroyables dans le port assiégé de Marioupol : "Dans notre immeuble, trois entrées ont été entièrement prises dans les flammes, des gens ont été brûlés vifs, c'était horrible", se souvient l'adolescent, en manteau noir et des bagues aux dents".

Plus de 3800 personnes ont été évacuées mardi 6 avril, dont plus de 2200 par couloir humanitaire vers Zaporijia en provenance de Marioupol et Berdiansk, une autre ville portuaire du Sud, selon les autorités ukrainiennes.

A l'horreur vécue s'ajoute un sentiment d'incompréhension parmi ces réfugiés : pour la majorité d'entre eux, ces crimes creusent un fossé entre les peuples russes et ukrainiens, qu'ils considèrent comme frères.

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