Commandants, ministres et trolls en ligne : l'UE s'en prend au cercle proche de Vladimir Poutine

Commandants, ministres et trolls en ligne : l'UE s'en prend au cercle proche de Vladimir Poutine
Tous droits réservés Associated Press, Sputnik, Russian Foreign Ministry
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Par Efi KoutsokostaEuronews
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Les 27 publient la liste précise des personnalités et des entités russes visées par les sanctions européennes après la reconnaissance par Moscou de l’indépendance des territoires séparatistes en Ukraine.

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L'Union européenne s'en prend à l'entourage le plus proche de Vladimir Poutine. Les sanctions de l’UE s’inscrivent dans le cadre des mesures de rétorsion à l’encontre de la Russie après la reconnaissance par Moscou de l’indépendance des territoires séparatistes du Donbass dans l'est de l'Ukraine. La communauté internationale a condamné cette décision et craint une invasion imminente du territoire ukrainien.

La liste des cibles visées par les sanctions comprend le ministre russe de la Défense, le chef d'état-major du président, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, plusieurs commandants de l'armée, selon Euronews. Au total 27 personnalités et entités sont concernées.

Ces cibles feront l'objet d'un gel de leurs avoirs. Les banques basées dans l'UE n'auront plus le droit de mettre des fonds à leur disposition. Les personnes visées sont également frappées d'une interdiction de voyager, ce qui signifie qu'il leur est interdit d'entrer ou de passer sur le territoire de l'UE.

"Ce train de sanctions va faire mal à la Russie, et beaucoup", a affirmé mardi Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne de l'UE.

Le responsable espagnol a confirmé que le président russe, Vladimir Poutine, était exclu du train de mesures. Josep Borrell souligne aussi que l'Union européenne aurait pu aller plus loin dans sa réponse, mais que des compromis ont dû être faits pour parvenir à l'unanimité entre les Etats membres.

Armée, banques et oligarques

La dernière série de sanctions présente une forte composante militaire. Les 27 veulent punir directement les responsables présumés de la campagne de déstabilisation de l'Ukraine qui a conduit au rassemblement de plus de 150 000 soldats le long de la frontière. Certains ont d’ailleurs rejoint Donetsk et Lougansk sur ordre personnel de Vladimir Poutine.

Euronews peut confirmer que Sergei Shoigu, ministre russe de la Défense, Igor Osipov, commandant en chef de la flotte de la mer Noire, Sergei Surovikin, commandant en chef des forces aérospatiales russes, et Oleg Salyukov, commandant en chef des forces terrestres russes sont sur la liste des personnes sanctionnées.

AP Photo
La communauté internationale craint une invasion de grande ampleur de l'UkraineAP Photo

Le chef d'état-major de Vladimir Poutine, Anton Vaino, a également été pointé du doigt pour son rôle dans les tensions actuelles.

Afin de couper une partie des moyens économiques qui soutiennent la puissance militaire russe, l'UE a également ciblé des responsables de haut rang liés au système financier et bancaire du pays tels que Dmitry Grigorenko, vice-Premier ministre et président du conseil de supervision de la banque publique VTB, et Igor Shuvalov, directeur de la banque publique de développement Vnesheconomban.

Des propagandistes sous surveillance

L'oligarque russe Evgeny Prigozhin, parfois appelé "le chef de Poutine" en raison de son vaste réseau de restaurants, figure également sur la liste. Les 27 affirment que Evgeny Prigozhin est l'un des principaux bailleurs de fonds de l'Internet Research Agency et du groupe Wagner, une organisation paramilitaire composée de mercenaires.

Basée à Saint-Pétersbourg, l'Internet Research Agency mène des campagnes en ligne pour faciliter l'agenda politique de la Russie. Mais l’établissement cherche aussi à influencer l'opinion publique dans le monde entier. Il est accusé d’avoir interféré dans les élections américaines et de diffuser des messages anti-ukrainiens.

De plus, l'UE s'en prend également à des responsables de la communication considérés comme des "propagandistes", tels que Maria Zakharova, actuelle porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Margarita Simonyan, rédactrice en chef de la chaîne RT contrôlée par l'État.

La liste comprend également des députés

Outre les 27 personnalités et entités annoncées, l'UE inscrit également sur sa liste les 351 députés de la Douma qui ont voté en faveur de la reconnaissance de l'indépendance des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk.

Michel Euler/AP
Le chef de la diplomatie européenne et le ministre français des Affaires étrangères précisent la décsion de sanctionner MoscouMichel Euler/AP

L'ensemble des mesures prévoit de limiter la capacité de l'État russe à lever des fonds sur les marchés de capitaux de l'UE et d'interdire l'importation de marchandises en provenance des régions séparatistes.

Ce train de sanctions est présenté comme une "première étape" dans la réponse de l'UE. Il a été élaboré en coordination avec les États-Unis. Les responsables de l'UE affirment avoir déjà préparé des sanctions "sans précédent" en cas d'invasion à grande échelle de l'Ukraine.

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