L’île de La Gomera a su se préserver de la vie moderne à toute allure et offre aux visiteurs un luxe rare : le droit de ralentir.
Réserve de biosphère de l’UNESCO sur terre et sur mer, La Gomera vit depuis longtemps au rythme du développement durable. Son parc national préhistorique de Garajonay abrite des forêts de lauriers plus anciennes que la civilisation elle-même, tandis que les eaux protégées au-delà de son littoral volcanique abritent diverses espèces de dauphins et de baleines.
La culture locale est préservée avec autant de soin que le paysage naturel. Tendez l’oreille et vous entendrez peut-être le langage sifflé de l’île, le Silbo Gomero, qui résonne depuis les sommets boisés jusqu’aux profonds ravins, une bande sonore reconnue par l’UNESCO qui témoigne de fières traditions culturelles.
Un modèle de voyage durable
L’engagement de La Gomera en faveur d’un tourisme responsable fait de l’île un sanctuaire non seulement pour la faune et la flore, mais aussi pour les voyageurs en quête de calme et d’authenticité.
Des vallées en terrasses de Valle Gran Rey aux ravins embrumés d’Hermigua et de Vallehermoso, on y trouve une hospitalité tranquille. L’hébergement pour se loger sur l’île tend à être de petite taille et à appartenir à des propriétaires locaux : pensez à des fincas blanchies à la chaux et des écolodges restaurés avec de la pierre volcanique, des panneaux solaires et des systèmes de récupération de l’eau de pluie, plutôt qu’à du marbre importé et à de grands complexes hôteliers.
En tant que réserve de biosphère et participant à la Charte européenne du tourisme durable (CETD) dans les espaces naturels protégés, La Gomera promeut la culture locale, une vraie gestion de l’environnement et le bien-être de ses habitants. Pour préserver ce mode de vie, les maisons d’hôtes sur la côte respectent des règles strictes en matière de développement afin de protéger les criques et la vie marine.
De nombreuses communautés insulaires de La Gomera adoptent également des modèles de vie et d’entreprise respectueux de l’environnement : elles nourrissent leurs hôtes avec des produits locaux, réutilisent les déchets de cuisine dans leurs jardins, recyclent l’eau pour alimenter les bananeraies et les vignobles.
Dans les fermes d’accueil, les visiteurs peuvent s’immerger dans des paysages agricoles vieux de plusieurs siècles, voir les fermiers terrasser leurs collines à la main, manger du gofio moulu localement et partager les rythmes équilibrés de la vie sur l’île.
Un paysage façonné par le temps
En s’enfonçant dans les terres, La Gomera révèle une facette de l’Espagne rarement vue ailleurs. En son cœur se trouve le parc national de Garajonay, un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO dont les anciennes forêts de lauriers datent d’avant la dernière période glaciaire. Ici, la brume flotte entre les troncs couverts de mousse et la lumière du soleil filtre à travers l’épaisse canopée, enveloppant les visiteurs d’une atmosphère mystique.
Les reliefs de l’île sont spectaculaires : les falaises de Los Órganos s’élèvent comme des cathédrales au-dessus de l’Atlantique, tandis que le Roque Cano, avec ses 200 mètres de hauteur, se dresse comme un symbole de l’ancienne puissance volcanique. Celles et ceux qui sont attirés par l’histoire de l’île peuvent retrouver les traces de ses habitants aborigènes sur des sites comme la Fortaleza de Chipude ou le parc rural de Valle Gran Rey.
Dans le sud de l’île, on trouve également des falaises spectaculaires où les paysages volcaniques d’Alajeró offrent de nombreuses possibilités de randonnée. Les falaises sont également un lieu biologiquement important, car elles abritent de nombreuses espèces endémiques et protégées, comme le balbuzard.
Des expériences qui restent gravées dans la mémoire
Naviguez autour de La Gomera à votre guise, en profitant de plus de 600 kilomètres de sentiers balisés qui relient les villages, les miradors et le littoral, en vous déplaçant facilement à vélo, en guagua (bus) ou à pied.
Tous les sentiers mènent inévitablement à la côte. Ici, des falaises escarpées abritent des plages idylliques de sable noir et des criques, où vous pourrez observer les oiseaux et les baleines. Vous trouverez d’ailleurs pas moins de 31 espèces de cétacés dans les eaux environnantes, dont des rorquals et des dauphins à gros nez.
Après une journée touristique, les visiteurs peuvent se détendre en dégustant des saveurs de La Gomera ancrées dans la tradition. Les plats de base tels que l’almogrote, le célèbre pâté au fromage de l’île, le ragoût de cresson et le gofio escaldado (une sauce à base de farine de céréales qui ressemble à du houmous) sont de savoureux aliments de base, tandis que les papas arrugadas (pommes de terre ridées) nappées de sauce mojo canarienne constituent un délicieux plat réconfortant.
Un filet de sirop de palmier des Canaries (aussi appelé miel de palmier) ajoute de l’authenticité aux plats sucrés-salés et aux desserts, tandis que les vins produits localement à partir du raisin Forastera Gomera offrent un aperçu juteux de l’héritage culinaire de l’île.
Se rendre sur l’île et y rester
Malgré son isolement, La Gomera est facilement accessible par voie maritime ou aérienne. San Sebastián de La Gomera, qui fut le dernier port d’escale de Christophe Colomb lors de ses voyages vers l’Amérique au 15e siècle, reste aujourd’hui encore un important centre maritime. Les ferries de Tenerife (de Los Cristianos à San Sebastián de La Gomera) font la traversée plusieurs fois par jour. Elle ne dure que 50 minutes et permet en prime de profiter d’une vue imprenable sur l’océan et d’une brise marine fraîche.
Pour celles et ceux qui arrivent par avion, l’île dispose également de son propre aéroport, avec des liaisons intérieures vers Tenerife et la Grande Canarie.
Que vous choisissiez un hôtel boutique en bord de mer ou un gîte rural, une escapade d’un week-end ou une retraite de dix jours, La Gomera fait défiler le temps très lentement. Alors, éteignez votre téléphone, respirez profondément et admirez la beauté des lieux.
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