Aéroports français: préavis de grève levé mais les perturbations demeurent

Les vols qui doivent pénétrer dans l'espace aérien français peuvent également être affectés, même s'ils ne décollent pas ou n'atterrissent pas dans le pays.
Les vols qui doivent pénétrer dans l'espace aérien français peuvent également être affectés, même s'ils ne décollent pas ou n'atterrissent pas dans le pays. Tous droits réservés Danila Hamsterman
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Par Rebecca Ann Hughes
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Cet article a été initialement publié en anglais

Le principal syndicat représentatif des aiguilleurs du ciel a annoncé la levée de son préavis de grève pour jeudi 25 avril. Mais les compagnies ont déjà procédé aux suppressions massives de vols dans de nombreux aéroports.

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Article mis à jour mercredi 24 avril à 14.00 CET

A la suite d’une «conciliation nocturne de 18h à 8h30» la veille et un accord "arraché un accord in extremis", comme précise le Figaro, le syndicat SNCTA a annoncé la levée de son préavis de grève déposé pour la journée du jeudi 25 avril. "Compte tenu du délai extrêmement court lié à cette conciliation de dernière minute, chaque contrôleur peut annuler sa déclaration préalable, malgré l'échéance de “18h l'avant-veille” dépassée", précise le communiqué.

Et les "délais courts" mentionnés impactent non seulement les aiguilleurs du ciel. Plusieurs compagnies aériennes, redoutant la "journée noire" annoncée au préalable par le SNCTA, ont déjà procédé aux coupes réglées dans leur emploi de temps, et en ont informé les passagers afin de leur éviter la corvée de se rendre à l'aéroport pour rien.

Ainsi, les trois quarts des vols à Paris-Orly seront annulés, de même que 55% à Roissy-Charles-De-Gaulle, 65% à Marseille-Provence et 45% dans les autres aéroports de métropole, dont Toulouse, Bordeaux, Nice et Lyon, indique la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) au Figaro. 

Des chiffres légèrement moins importants que ceux cités la veille au soir par l’AFP, qui faisait état de 75% des vols annulés à Paris-Orly, 65% à Paris-Charles-de-Gaulle, 65% à Marseille, 60% à Toulouse et 70% à Nice. «On a réussi à réduire le taux d’abattement», se félicite de son côté la DGAC.

Et c'est peut-être pas tout. Le SNCTA avait en effet déposé mardi un autre préavis de grève couvrant le pont de l’Ascension, les 9, 10 et 11 mai. Ce point «fait partie des dernières négociations», note sobrement la DGAC, pour l'heure.

Voici le corps de l'article précédemment publié:

Les contrôleurs aériens français prévoient de faire grève le jeudi 25 avril. Les travailleurs protestent contre la restructuration de leurs services.

Les aéroports français et les vols internationaux risquent d'être perturbés pendant le débrayage qui pourrait affecter jusqu'à 70 % des vols dans les principaux aéroports.

«On nous a parlé de 75% - de vols supprimés - à Orly et de 65% à Roissy-Charles de Gaulle. Ça aura un impact énorme», a annoncé la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam).

Une "journée noire" pour les aéroports français

Le principal syndicat français de contrôleurs aériens a déposé un préavis de grève pour ce jeudi.

Le SNCTA, qui représente plus de 60 % des contrôleurs aériens français, a déclaré à la presse française en début de semaine qu'il s'attendait à une "participation record".

La presse nationale a qualifié le 25 avril de "journée noire" pour les aéroports français.

"Il faut s'attendre à de fortes perturbations et à des retards importants", a déclaré à l'AFP un porte-parole du syndicat SNCTA. Le SNCTA évoque «une mobilisation record pour la journée de grève du jeudi 25 avril qui témoigne de la détermination des contrôleurs aériens à obtenir une juste reconnaissance de la profession».

Un autre syndicat, l'UNSA-UTCAC, avait également annoncé des débrayages jeudi.

Selon le journal économique Les Echos, la grève devrait durer 24 heures. Il prévoit également que jusqu'à 70 % des vols au départ et à l'arrivée des aéroports français pourraient être annulés.

Les travailleurs ont jusqu'à la fin de la journée pour déclarer leur participation à la grève. La direction générale de l'aviation civile française utilisera le total final pour déterminer le nombre de vols qui seront cloués au sol.

Les vols qui doivent pénétrer dans l'espace aérien français pourraient également être affectés, même s'ils ne décollent pas ou n'atterrissent pas dans le pays.

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Pourquoi les contrôleurs aériens français sont-ils en grève ?

Les syndicats s'opposent à la restructuration des services de navigation aérienne, un débat qui dure depuis 15 mois.

Les autorités chargées du trafic aérien révisent les horaires de travail afin de mieux faire face à l'augmentation prévue du trafic aérien.

Les syndicats exigent une augmentation des salaires et du nombre d'employés.

Le SNTCA demande des augmentations de salaire de 5,04 % par an en 2025, 2026 et 2027, ainsi que le doublement de leur "indemnité de qualification spéciale".

Ces grèves interviennent en dépit de la "trêve olympique" conclue pour suspendre les actions syndicales jusqu'à la fin des Jeux.

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Les Jeux olympiques de Paris pourraient-ils être touchés par des grèves ?

Les membres du syndicat CGT-RATP ont également annoncé un préavis de grève de sept mois, du 5 février au 9 septembre, qui pourrait toucher le réseau de bus et de métro d'Île-de-France, y compris pendant les Jeux olympiques de cet été.

Cependant, le Sénat français a adopté le 9 avril un projet de loi permettant à l'État d'interdire les grèves dans les transports pour des périodes déterminées chaque année afin d'éviter les perturbations lors d'événements majeurs tels que Paris 2024.

Le projet de loi prévoit également un plus grand nombre de préavis de grève et une augmentation des obligations de service minimum.

Le projet de loi se heurte à une opposition et doit être adopté par l'Assemblée nationale française avant de devenir une loi.

Et ce n'est pas fini... peut-être

Le Syndicat national des contrôleurs aériens (SNCTA), principal syndicat représentant les contrôleurs aériens, a annoncé mardi avoir déposé un deuxième préavis de grève pour les 9, 10 et 11 mai.

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Le syndicat a déploré dans un communiqué l'échec de la conciliation, «notamment sur la question de l'accompagnement social». Il donne à nouveau 15 jours aux pouvoirs publics pour «s'inscrire dans la recherche de solutions», précise le Figaro.

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