Ma planète

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Par Euronews
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Savez-vous qu’il faut 24 arbres pour fabriquer seulement une tonne de papier ? Légiférer est-ce la solution ? Ne serait-ce pas plus efficace de promouvoir les attitudes éco-responsables à travers l‘éducation ? Comment développer la conscience environnementale des enfants ? C’est cette semaine dans “Learning World”.

Changement climatique, déforestation, et menaces toujours plus grandes sur notre faune et notre flore. Nous devons faire plus pour sauver la planète. Cette semaine, “Learning world” s’intéresse à plusieurs projets qui encouragent de jeunes gens à penser et à agir en accord avec la nature, pour un monde plus durable.

Vietnam : un petit pas pour de grands changements

Certains villages flottant vietnamiens sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO et attirent des touristes du monde entier. Une bonne nouvelle pour l‘économie locale, mais une mauvaise pour l‘écosystème. Nous allons voir comment certains projets tentent de sensibiliser et encourager les enfants à préserver la nature.

La Baie d’Halong, au Vietnam. C’est l’un des endroits les plus beaux au monde. Chaque année cinq millions de touristes viennent ici.

Cua Van est le plus grand village flottant de la région. Plus de 600 personnes vivent dans ces maisons sur l’eau, et gagnent leur vie sur leur bateau. Un moyen de transport qu’utilisent les enfants pour aller à l‘école.

Depuis 2009, grâce au soutien de l’Agence japonaise de Coopération internationale, les élèves de Cua Van découvrent l’environnement marin et apprennent à préserver la nature.

“ Grâce à ces leçons à l‘école, j’apprends comment mesurer la clarté, la température et le niveau de pollution de l’eau, et j’apprends aussi à aimer la Baie d’Halong”, nous confie Nguyen Thi Thuy, élève à l‘école Hun Thang.

Pendant et après les heures de classe, les écoliers participent à des cours et activités sur l’environnement.

“Grâce à ces activités nous avons vu que les élèves mais aussi les habitants sont plus sensibles à tout ce qui touche à la protection de l’environnement”, soutient Nguyen Thu Huyen, enseignante.

Mais la plus grande menace pour la baie d’Halong, ce sont les déchets dûs à l’afflux quotidien de touristes. Alors ici à Cua Van, les habitants se mobilisent pour réduire les effets néfastes sur l’environnement. Car il y a urgence : selon un pêcheur local, de plus en plus de poissons meurent chaque année en raison de la pollution de l’eau.

“Tous les jours, les habitants ramassent des ordures qui flottent dans l’eau et les jettent à la poubelle”, explique Nguyen Van Long, leader de la Communauté de la Baie d’Halong.

A l‘école Hung Thang, les cours sur l’environnement ont toujours lieu, même si le programme de l ‘Agence japonaise de Coopération internationale est terminé. Et pour Nguyen Thi Thuy, c’est une réussite.

“Je veux devenir professeur pour dire aux enfants de mon village que la Baie d’Halong est très importante et qu’il faut la protéger”, déclare le jeune écolier.

Tanzanie : Laissez notre faune

Dans certaines régions de Tanzanie, la faune et la flore souffrent de la surexploitation des pâturages, du braconnage et de la déforestation. Les sites naturels deviennent des terrains vagues. Voici un projet qui a pour objectif la préservation de l’environnement et l‘éducation autour de la sauvegarde des animaux.

Pour ces enfants tanzaniens, ce n’est pas un safari ordinaire. Mais plutôt une excursion éducative. Nous sommes au pied du Kilimanjaro, dans le camp de Ndarakwai. Un magnifique paysage de savane qui s‘étend sur plus de 5.000 hectares, où vivent toute sorte d’animaux sauvages.
Pendant 20 ans, ces terres ont subi un braconnage intensif, avant d‘être rachetées en 1995 par l’archéologue Peter Jones. En tout, il aura fallu une décennie à la faune sauvage pour reconquérir les lieux.

“En Tanzanie aujourd’hui les gens pensent que les terres ne peuvent servir qu‘à installer des ranches et des fermes. Mais la préservation de l’environnement peut aussi rapporter, et ce que j’ai essayé de faire ici à Ndarakwai, c’est de montrer qu’il y a un autre moyen d’utiliser ces terres, ces arbres, cette végétation qui est déjà là, pour attirer les investisseurs”, explique Peter Jones.

Dans le camp de Ndarakwai, les touristes peuvent observer les zèbres, girafes et éléphants dans leur habitat naturel. Un modèle de protection de l’environnement que tente de faire découvrir Peter Jones.

“Ici à Ndarakwai nous aimons partager avec la communauté locale. De nombreuses écoles nous ont contacté, surtout des lycées. Ils sont venus avec des élèves, des groupes de six en général, pour faire un tour en bus avec l’un de nos guides, découvrir cette nature et voir ce que l’on fait pour la préserver”, raconte Ailsa Dixon, manager sur le Camp de Ndarakwai.

Parmi les guides de la réserve, il y a Thomas Ole Kuya. Souvent, c’est lui qui accompagne les groupes d‘élèves, et tente de les sensibiliser sur ce sujet.

“Chacun d’entre nous doit protéger l’environnement, pour qu’il reste ainsi. Nous ne faisons jamais d’irrigation, nous ne plantons pas d’arbre supplémentaire, nous conservons juste la nature comme elle est, et c’est elle qui reprend sa place toute seule”, explique-t-il aux enfants.

“J’ai accompagné les enfants hier, je leur ai raconté une petite histoire sur l’environnement. Ils ont vu les animaux sauvages aussi. Vous savez, si on ne protège pas la nature ces enfants pourraient ne plus jamais voir ces animaux, ou sinon ils devront aller au zoo”, nous confie-t-il.

Et ces safaris éducatifs semblent porter leurs fruits. Car aujourd’hui, une toute nouvelle génération de défenseurs de l’environnement est apparue.

“Je vais apprendre à ma communauté à planter des arbres pour que nous ayons de l’eau et de l’air pur”, dit Shakira, élève à l‘école primaire Olmolog Vety.

“Je dirai à ma communauté de ne pas couper les arbres, quelqu’en soient les raisons”, soutient Idrisi, également élève dans cette école.

Les enfants se mobilisent pour protéger cette nature fragile. “Il y a un grand danger, c’est la destruction de l’environnement” chantent ils tous en coeur,

Italie : L’Education de la Terre

Les cours sur l’environnement peuvent être utiles, et beaucoup pensent que les écoles qui les proposent peuvent jouer un rôle en encourageant les élèves à être éco-responsables.

Cecilia Cacciotto a rencontré un homme engagé pour la protection de la nature : Steve Van Matre, président de l’Institut pour l’Education de la Terre.

Nous l’avons rencontré en Sardaigne, l‘île du vent. Depuis de nombreuses années, Steve Van Matre prône une nouvelle approche afin de sensibiliser la population à la protection de l’environnement.

“Tous nos programmes s’organisent autour de trois points. Premièrement, comment l’environnement fonctionne-t-il ? Deuxièmement, comment pouvons-nous le ressentir ? Pas seulement en l‘évoquant dans une salle de classe, mais en allant le découvrir sur le terrain. Et troisièmement, comment pouvons-nous personnellement changer les choses afin de réduire notre impact sur l’environnement ?”.

Steve Van Matre a intitulé son programme “L’environnement de la Terre”, pour le différencier des cours conventionnels sur l’environnement.

“L‘éducation environnementale ne marche pas, parce que dès le début, ils ont dit “nous ne créerons aucun programme éducatif structuré sur notre manière de vivre sur terre”. En sciences, en mathématiques, en histoire ou en langues, nous avons ce type de programmes pour apprendre à lire, à écrire. Mais dans le domaine de l’environnement nous ne faisons pas cela, nous prenons simplement des bribes de messages et nous les intégrons dans tous les sujets à l‘école”, explique-t-il.

Mais alors peut-on compter sur les politiques pour promouvoir ce sujet ?

“Les hommes politiques, le Premier ministre, le président, ils dirigent en apparence, mais je ne pense pas qu’ils le font vraiment, ils ne font que suivre, ils sont très bons pour lever le doigt et déterminer d’où vient le vent. C’est tout. J’ai toujours dit qu’on n’avait pas besoin de toucher les hommes politiques, on n’a pas besoin de toucher le Premier ministre, on a besoin de toucher nos voisins”.

“Quelle planète voulons-nous pour le futur ?Et qu’est-ce que l’on fait pour cela ? Les gens me disent parfois : “Voulez-vous dire qu’on doit faire marche arrière ?” Et je leur répond : “Mais où étiez-vous ? Caché sous une pierre ? Bien sûr qu’on a besoin de faire marche arrière”. La question n’est pas de savoir si on doit faire marche arrière, c’est de savoir jusqu’où on doit aller, à quelle vitesse, et ce qu’on peut prendre avec nous”.

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