Concert d'une nuit d'été : le Philharmonique de Vienne a des envies d'ailleurs

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Par Andrea Bolitho
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Alors qu'il est compliqué de voyager actuellement, l'Orchestre philharmonique de Vienne a proposé pour son traditionnel Concert d'une nuit d'été, un périple musical magique de la Sicile avec Verdi à New York avec Bernstein.

Lors de l'édition 2021 de son traditionnel Concert d'une nuit d'été dans le parc du château de Schönbrunn, l'Orchestre philharmonique de Vienne nous a offert un voyage musical autour du monde.

"On s'est dit qu'après une année où nous avons tous été limités dans nos possibilités de voyager et de visiter d'autres pays," précise Daniel Harding, chef d'orchestre de ce concert, "on allait jouer la musique qui nous rappelle combien ces expériences sont belles."

Un voyage terrestre et extraterrestre

"On a élaboré un programme avec des œuvres de compositeurs de toute l'Europe, des États-Unis et de Russie," décrit-il, "et à la fin, on quitte même la Terre grâce à Gustav Holst : il nous emmène sur Jupiter qu'il décrit comme une planète qui apporte la gaieté."

Soliste de ce concert, le pianiste germano-russe Igor Levit affectionne particulièrement l'une des pièces du programme : la "Rhapsodie sur un thème de Paganini" de Rachmaninoff. "Elle comporte des passages qui font sourire ici ou là, mais c'est plutôt triste," estime-t-il. "On connaît tous la 18ème variation qui est très célèbre et qui est remplie d'amour, d'audace et d'émotion," dit-il. "Dans l'ensemble, c'est une pièce pleine d'esprit, non pas pour son côté humoristique, davantage pour son côté triste ; mais par-dessus tout, c'est un tel plaisir de jouer cette œuvre," confie-t-il.

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Le château de Schönbrunn, le décor majestueux du Concert d'une nuit d'été du Philharmonique de Vienneeuronews

"Un orchestre qui réagit au quart de tour"

Le son unique du Philharmonique de Vienne repose sur le talent de ses musiciens, l'emploi d'instruments atypiques et son histoire prestigieuse.

"En 1875, notre orchestre a interprété à Vienne, "Aïda" en présence de Giuseppe Verdi," explique Daniel Froschauer, président de l'Orchestre philharmonique de Vienne, qui ajoute : "Nous avons joué "Le Crépuscule des Dieux" devant Richard Wagner, mais aussi les premières de symphonies de Brahms ; Gustav Mahler a dirigé notre opéra... Tous ces grands noms ont façonné notre son ; ce son fait partie de notre mémoire collective et il est transmis de génération en génération," s'enthousiasme-t-il.

Daniel Harding évoque lui aussi un orchestre exceptionnel : "C'est comme une voiture de course. Cet orchestre est très périlleux à diriger parce que ses musiciens réagissent au quart de tour," fait-il remarquer dans un sourire.

"Si en tant que chef d'orchestre, vous arrivez à être en phase avec eux, ils vous donneront la Lune, mais si vous vous trompez, gare à la sortie de route !" s'amuse-t-il.

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Le chef d'orchestre Daniel Harding qui est aussi pilote de ligne compare le Philharmonique à une voiture de courseeuronews

Retour chez soi

Le concert s'est clos sur une valse de Strauss pour marquer le retour à Vienne et chez soi après un voyage tant attendu. Un sentiment qui résonne chez Igor Levit après ces derniers mois éprouvants.

"Personne n'est sorti indemne de cette dernière année," estime le pianiste. "Finalement, le plus important pour moi, c'est de retrouver mon foyer et d'être avec les personnes que j'aime," souligne-t-il.

Journaliste • Andrea Bolitho

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