L'ancien pape Benoît XVI accusé d'inaction face à des prêtres pédophiles

Le pape Benoît XVI sur la place Saint-Pierre du Vatican, entouré par la foule, le 22 septembre 2010, archives
Le pape Benoît XVI sur la place Saint-Pierre du Vatican, entouré par la foule, le 22 septembre 2010, archives Tous droits réservés Alessandra Tarantino/AP
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Par Stephane HamalianEuronews avec AFP
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Accusé d'inaction face à des prêtres pédophiles, le pape émérite rejette "strictement" toute responsabilité.

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C'est pour sa gestion de l'archevêché de Munich et de Freising, qu'il a dirigé entre 1977 et 1982, que le pape émérite Benoît XVI a été sévèrement mis en cause dans un rapport indépendant sur des agressions sexuelles envers mineurs. Le rapport a été présenté cejeudi en Allemagne.

Le cardinal Joseph Ratzinger, avant qu'il ne devienne pape, n'a rien entrepris pour écarter quatre ecclésiastiques soupçonnés de violences sexuelles sur mineurs, ont affirmé les avocats du rapport mandaté par l'Eglise lors d'une conférence de presse.

Un prêtre condamné récidiviste

Dans une prise de position transmise aux avocats, le pape émérite rejette "strictement" toute responsabilité, une position que les auteurs du rapport ne jugent "pas crédible", a déclaré l'avocat Martin Pusch.

Dans deux cas, il s'agissait de membres du clergé qui avaient commis plusieurs agressions attestées, y compris par des tribunaux, souligne-t-il. Les deux prêtres sont restés au sein de l'Eglise et rien n'a été entrepris, a-t-il accusé.

Les experts se sont dits convaincus que Mrg Ratzinger était ainsi au courant du passé pédophile du prêtre Peter Hullermann, arrivé en 1980 de Rhénanie du nord-Westphalie en Bavière, où il a poursuivi des sévices pendant des décennies sans être inquiété.

En 1986, un tribunal l'avait condamné à une peine de prison avec sursis. Mais il avait alors été transféré dans une autre ville bavaroise, où il aurait récidivé. Il a fallu attendre 2010 avant que ce prêtre ne soit contraint à la retraite.

Le Vatican redit sa "honte"

Joseph Ratzinger a nié avoir connu le passé de ce prêtre, dont le cas avait fait les gros titres en 2010, au moment du pontificat de Benoît XVI.

Les auteurs du rapport ont également épinglé le cardinal Reinhard Marx, actuel archevêque de Munich et Freising, pour avoir fait preuve de négligence dans deux cas de prêtres soupçonnés d'agressions sexuelles sur des enfants.

Globalement, le rapport dénonce des dissimulations systématiques de cas de violences sur mineurs entre 1945 et 2019 visant selon eux "à protéger l'institution Eglise".

"La prise en compte" des victimes "reste insuffisante à de nombreux points de vue, également après 2010", quand furent révélés les premiers scandales de pédophilie dans l'église allemande, juge-t-il.

Le Vatican a redit jeudi son "sentiment de honte et de remords" pour les violences sexuelles commises par des clercs sur des mineurs, après la publication de ce rapport.

"En redisant son sentiment de honte et de remords pour les violences sur mineurs commises par des clercs, le Saint-Siège assure toutes les victimes de sa proximité et confirme la voie qu'il a empruntée pour protéger les plus petits en leur garantissant un environnement sûr", a déclaré aux journalistes Matteo Bruni, directeur de la salle de presse du Vatican.

"Le Saint-Siège estime devoir accorder toute l'attention nécessaire au document, dont il ne connait pas encore le contenu. Dans les prochains jours, après sa publication, il en prendra connaissance et pourra en étudier correctement les détails", a-t-il précisé.

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