Le leader indépendantiste catalan en fuite se trouverait en Belgique alors que la police espagnole tente d'expliquer comment il s'est échappé.
PUBLICITÉCarles Puigdemont est de retour en Belgique où il vit en exil depuis plusieurs années, selon son avocat, après avoir échappé à une arrestation lors d'une apparition publique à Barcelone.
Le leader indépendantiste a fait un retour très attendu en Espagne jeudi malgré un mandat d'arrêt en cours contre lui pour son rôle dans un référendum d'indépendance de la Catalogne en 2017 jugé illégal par les tribunaux espagnols.
Il a disparu peu après s'être adressé à des centaines de partisans dans le centre de Barcelone, sous les yeux d'officiers de police qui avaient l'intention de l'arrêter après le discours.
Les chefs de la police régionale de Catalogne, qui avaient déployé 500 agents en prévision du retour annoncé du fugitif, se sont défendus après l'échec de l'arrestation déclarant qu'une enquête avait été ouverte pour déterminer ce qui n'avait pas fonctionné.
Joan Ignasi Elena, chef par intérim du département de l'intérieur de la Catalogne, qui supervise la police régionale des Mossos d'Esquadra, a défendu les forces de l'ordre et critiqué Carles Puigdemont.
"Nous ne nous attendions pas à un comportement aussi inapproprié de la part de quelqu'un qui a été la première autorité de la Catalogne", a déclaré M. Elena lors d'une conférence de presse qui a duré deux heures et demie.
Le chef des Mossos, Eduard Sallent, a expliqué qu'il était difficile d'arrêter M. Puigdemont à ce moment-là en raison de l'importance de la foule et de la présence de dignitaires locaux, dont le président du Parlement catalan, qui l'escortaient lorsqu'il est arrivé pour prononcer son discours.
La police s'attendait à ce qu'il marche ensuite vers le Parlement catalan, comme l'avaient annoncé publiquement Puigdemont lui-même. La police espérait ainsi avoir une meilleure occasion d'exécuter le mandat d'arrêt à cet endroit.
Au lieu de cela, le dirigeant catalan a quitté précipitamment la scène pour se rendre dans une tente adjacente, où il a enfilé un chapeau de paille, comme le portaient nombre de ses partisans, et est rapidement monté dans une voiture blanche qui l'attendait.
La police a poursuivi la voiture mais a perdu sa trace, a expliqué M. Sallent.
Deux policiers ont été arrêtés pour leur implication dans l'évasion, y compris celui dont la voiture a été utilisée par Puigdemont pour s'enfuir. L'un d'entre eux a été libéré depuis.
La voiture blanche utilisée par Puigdemont pour s'enfuir transportait un fauteuil roulant sur le siège avant, pour faciliter le stationnement sur les places réservées aux handicapés, a indiqué la police.
M. Puigdemont avait annoncé mercredi qu'il prévoyait de rentrer en Espagne. Mais Jordi Turull, un autre séparatiste et membre de l'équipe juridique de M. Puigdemont, a déclaré à la radio catalane que M. Puigdemont se trouvait en fait à Barcelone depuis mardi. M. Turull se trouvait dans la voiture de M. Puigdemont lorsqu'il s'est enfui, selon la police.
Gonzalo Boye, l'avocat principal de Puigdemont, a déclaré à l'Associated Press que son client était de retour dans la ville belge de Waterloo vendredi.