Malgré la baisse de l’inflation, certaines familles allemandes se sentent en difficulté financière et appréhendent l’achat des fournitures scolaires.
PUBLICITÉLela Griessbach est professeure d’université à Berlin. Elle est également une mère de famille qui appréhende le retour à l’école de ses deux enfants dans quelques jours.
Et elle n’est pas la seule. Face à une inflation galopante qui touche aussi les fournitures scolaires, de nombreuses familles allemandes se sentent en difficulté.
Stylos, cahiers, chaussures de sport, les parents s’inquiètent également de la quantité d’articles à acheter, car la hausse des prix risque d’exploser leur budget.
"La première fois que j'ai vu la liste, j'ai eu un choc parce qu'il y a beaucoup de choses. D'un côté, c'est une très bonne structure et vous savez ce dont votre enfant a besoin. Mais c'est très cher", explique-t-elle.
Selon l’office national des statistiques, les fournitures scolaires, comme les stylos et les manuels, ont augmenté de 5 à 13 % en juillet 2023 par rapport à 2022. Les parents qui ont besoin d'un soutien financier, peuvent bénéficier d’une allocation de rentrée scolaire, d’un montant de 195 euros par enfant. Une somme insuffisante selon certaines associations, qui rappellent par exemple, qu’un sac à dos ergonomique pour enfant peut coûter jusqu’à 150 euros.
Par ailleurs, comme d’autres pays de l’OCDE le système éducatif allemand serait en déclin et le niveau des élèves se serait effondré. L’Allemagne a même réalisé de mauvais résultats historiques lors de la dernière étude Pisa, qui effectue un classement mondial des pays selon la compétence des élèves.
Alors, malgré l’inflation, certains parents n’hésitent pas à dépenser pour inscrire leurs enfants dans des écoles privées.
"En Allemagne, les étudiants peuvent bénéficier d'une éducation gratuite même lorsqu'ils vont à l'université. Mais de plus en plus de parents choisissent de payer pour envoyer leurs enfants dans des écoles privées. Selon un expert, ce phénomène pourrait être dû à l'augmentation de l'immigration", explique Kristina Jovanovski, journaliste d'Euronews à Berlin.
Selon Marcel Helbig, professeur à l'Institut Leibniz pour les trajectoires éducatives, "quand on leur demande ce qu'il y a de mieux dans les écoles privées, ils répondent que ce sont leurs programmes d'enseignement ou leur cursus, par exemple. Mais dans la plupart des cas, dans les écoles privées en Allemagne, la proportion de migrants, et la proportion d'étudiants pauvres est encore plus faible et c'est peut-être l'un des éléments qui a un impact".
En Allemagne, l'inflation a atteint son niveau le plus bas depuis plus de trois ans. En août, l’indice des prix à la consommation est en effet passé sous le seuil des 2 %.
Pourtant, certains parents comme Lela ressentent toujours cette pression financière et se voient obligés de restreindre leur budget.
En février, le gouvernement allemand et les régions fédérales se sont accordés sur une enveloppe de vingt milliards d’euros sur dix ans, pour aider environ 4 000 écoles en difficultés.