Lors de cet échange téléphonique, ce jeudi 3 juillet, avec son homologue américain - leur 6ᵉ appel connu, - le locataire du Kremlin a déclaré que la Russie "ne renoncera pas à ses objectifs" en Ukraine, plus de trois ans depuis le début de l'invasion à grande échelle.
PUBLICITÉ
Le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine ont discuté jeudi de l'Ukraine, de l'Iran et d'autres questions lors d'un entretien téléphonique « franc et constructif », a déclaré le Kremlin. Il s'agit de leur sixième entretien public depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche.
Concernant la guerre en Ukraine, le conseiller aux affaires étrangères de Poutine, Iouri Ouchakov, a déclaré que Trump avait insisté sur sa volonté d'un arrêt rapide des combats, et Poutine a exprimé la volonté de Moscou de poursuivre les négociations avec Kyiv, soulignant que les précédentes séries de négociations en Turquie avaient produit des résultats humanitaires.
L'Ukraine et l'Union européenne, quant à eux, ont toujours souligné que Poutine n'a toujours pas accepté la proposition de Trump pour un cessez-le-feu de 30 jours et joue les prolongations, en bombardant quotidiennement les cibles civiles en Ukraine.
Parallèlement, le dirigeant russe a affirmé que Moscou s'efforcerait d'atteindre ses objectifs en Ukraine et d'éliminer les « causes profondes » du conflit, a déclaré Ouchakov.
« La Russie ne reculera pas devant ces objectifs », a déclaré Ouchakov aux journalistes après l'appel.
Poutine a affirmé avoir envoyé des troupes en Ukraine en février 2022 pour parer à la menace que représente pour la Russie la volonté de l'Ukraine d'adhérer à l'OTAN et de protéger les russophones en Ukraine, arguments rejetés par Kyiv et ses alliés.
Il a insisté sur le fait que tout accord de paix potentiel doit voir l'Ukraine abandonner sa candidature à l'OTAN et reconnaître les gains territoriaux de la Russie, les demandes rejetés en bloc par Kyiv et Bruxelles.
L'appel de jeudi fait suite à la confirmation par le Pentagone de la suspension de certaines livraisons d'armes à l'Ukraine, le temps d'examiner les stocks militaires américains.
Les armes retenues pour l'Ukraine comprennent des missiles de défense aérienne, de l'artillerie à guidage de précision et d'autres équipements.
Les détails concernant les armes contenues dans certaines des livraisons suspendues ont été confirmés par un responsable américain et un ancien responsable de la sécurité nationale au courant du dossier.
Ils ont tous deux requis l'anonymat pour discuter de la nature de la suspension, le Pentagone n'ayant pas encore fourni de détails.
Ouchakov a déclaré que la suspension de certaines livraisons d'armes américaines à l'Ukraine n'avait pas été évoquée lors de l'appel Trump-Poutine.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré au Danemark, après avoir rencontré d'importants soutiens de l'Union européenne, qu'il pourrait discuter avec Trump dans les prochains jours de la suspension des livraisons d'armes.
« J'espère que demain, ou dans les jours à venir, j'en parlerai avec le président Trump », a-t-il déclaré.
Interrogé sur ses attentes concernant l'entretien entre Trump et Poutine, il a répondu : « Je ne suis pas sûr qu'ils aient beaucoup d'idées communes, ni de sujets de discussion communs, car ce sont des personnes très différentes.»
Le précédent entretien téléphonique, connu du public, entre Trump et Poutine remontait au 14 juin, au lendemain de l'attaque israélienne contre l'Iran.
La reprise des contacts entre Trump et Poutine semble refléter la volonté des deux dirigeants de renouer des liens qui ont atteint leur plus bas niveau depuis la Guerre froide, en raison du conflit en Ukraine.
Lors des discussions sur la situation autour de l'Iran et au Moyen-Orient en général, Poutine a souligné la nécessité de résoudre tous les différends « exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques », a déclaré M. Ouchakov.
Les dirigeants ont convenu que les responsables russes et américains maintiendraient des contacts sur cette question, a-t-il ajouté.
Les États-Unis ont frappé trois sites nucléaires en Iran le 22 juin, s'immisçant ainsi dans le conflit israélien visant à détruire le programme nucléaire de Téhéran.
Le conseiller du Kremlin a noté que les dirigeants avaient également discuté de l'évolution de la situation en Syrie et exprimé leur intérêt pour la poursuite de projets bilatéraux dans le secteur de l'énergie et l'exploration spatiale, au cours de ce qu'il a qualifié de « conversation franche, professionnelle et concrète ».
Ouchakov a ajouté que Poutine avait même suggéré que les États-Unis et la Russie échangent des films promouvant « les valeurs traditionnelles que nous partageons avec l'administration Trump ».
Mardi, Poutine et le président français Emmanuel Macron ont eu leur premier entretien téléphonique direct depuis près de trois ans.