Des musiciens burundais s'éclipsent d'un festival en Suisse

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Par Cyril Fourneris
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Les artistes ont visiblement profité de l'invitation pour quitter leur pays et ne pas y retourner.

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"La musique n'a pas de frontières". C'est ce qu'on dû lancer un groupe de 16 musiciens burundais en disparaissant d'un festival de danse et de musique folkloriques en Suisse la semaine dernière, sans tambour ni trompette.

Alors que 28 membres de la troupe des "Ruciteme" étaient invités aux 44e Rencontres de folklore internationales de Fribourg (RFI), en Suisse romande, ils n'étaient que 16 à se présenter au gala d'ouverture le 14 août dernier.

Qu'à cela ne tienne, la fête s'est déroulée comme prévu jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que l'ensemble s'était volatilisé petit à petit.

"Ils ont fait tous les spectacles de la semaine, mais vendredi, samedi et dimanche, ils n’étaient plus que trois", relate Natacha Owen, en charge des relations médias des RFI.

Les artistes restants ont expliqué aux organisateurs que les membres de "Ruciteme", groupe fondé en 1987 qui a déjà participé à d’autres festivals dans le passé, étaient menacés dans leur pays et ne souhaitaient pas y retourner.

"Nous les avons prévenus des conséquences de leurs actes et, s'ils étaient réellement en danger, proposé de les orienter vers les autorités compétentes", explique Natacha Owen.

Mais ces trois musiciens restants ne se sont pas présentés au repas de clôture le dimanche soir et les organisateurs ont décidé de prévenir la police.

Officiellement des touristes

Contactée par Euronews, la police de Fribourg a confirmé être au courant de l'affaire, mais dit n'avoir lancé aucune recherche. "Personne n'a disparu. Ces personnes sont officiellement des touristes en voyage dans l'espace Schengen", a expliqué un porte-parole de la police.

En effet, le groupe s'était vu accorder un visa par l'ambassade de Belgique au Burundi, la Suisse n'étant pas représentée dans ce pays d'Afrique de l'Est qui est l'un des plus pauvres de la planète. D'après nos informations, leur visa doit expirer le 5 septembre.

"Quand leur Visa va échoir, les personnes seront signalées. Si elles sont contrôlées en Suisse où ailleurs dans l’espace Schengen, les choses changeront", a ajouté le porte-parole de la police, qui n'exclut pas que les membres du groupe déposent une demande d'asile dans un autre pays de l'espace Schengen.

"Il est difficile de dire quelles sont leurs motivations réelles. Le Burundi est dans une situation difficile, avec un fort taux de chômage et une situation géopolitique compliquée", rappelle la porte-parole du festival de musique.

Cette dernière précise que ce cas est exceptionnel. En 43 éditions, cela n'était arrivé qu'une seule fois, il y a 20 ans. Un groupe marocain n’était pas rentré dans son pays.

"Le Festival est très apprécié. Tout s'est bien déroulé et c'est triste que cette édition, qui a remporté un franc succès, se termine ainsi. Dans le continent africain, il est difficile d’obtenir des visas et ce genre d’événement ne va pas améliorer cela", regrette Natacha Owen.

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