Le western à l'honneur à la Mostra de Venise. Jacques Audiard est venu présenter son film "Les Frères Sisters". Lors de la conférence de presse, le cinéaste français a dénoncé la sous-représentation féminine dans la sélection des festivals.
PUBLICITÉVenu présenter son film "Les Frères Sisters" en compétition à la Mostra de Venise ce dimanche, Jacques Audiard pousse un coup de gueule. Lors d'une conférence de presse, le cinéaste français dénonce l'absence de femmes à la tête des festivals de cinéma et critique la sous-représentation féminine dans la sélection du festival.
"Ca fait 25 ans que mes films sont dans les festivals, je n'ai pas vu de femmes à la tête des festivals", a déclaré Jacques Audiard, venu présenter en compétition son film "Les Frères Sisters."
"J’en fais une affaire d’égalité et de justice : l’égalité ça se compte, la justice ça s’applique, c’est très très simple. Après on commencera un peu à être sérieux, et peut-être qu’on évitera des aberrations comme ce 20 contre 1. Non on n’applaudit pas, on agit.” s'exclame l'ancien vainqueur de la Palme d'Or au Festival de Cannes.
Malgré plusieurs courriers à ses confrères, le cinéaste n'a pas obtenu gain de cause.
"J'ai envoyé des courriers à mes confrères de la sélection et j'ai senti qu'il n'y avait pas un écho formidable", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Sur 21 films, un seul est réalisé cette année par une femme, "The Nightingale" de Jennifer Kent.
Avant le début de cette 75e édition, le directeur artistique de la Mostra, Alberto Barbera, a dit préférer "changer de métier plutôt que d'être obligé de sélectionner un film parce qu'il a été réalisé par une femme et non parce qu'il est réussi".
"J'ai envoyé des courriers à mes confrères de la sélection et j'ai senti qu'il n'y avait pas un écho formidable", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Le directeur artistique de la Mostra, Alberto Barbera, avait déclaré avant cette 75e édition qu'il préférerait "changer de métier plutôt que d'être obligé de sélectionner un film parce qu'il a été réalisé par une femme et non parce qu'il est réussi".
"Ne nous posons pas la question du sexe des films, posons-nous la question de savoir si les festivals ont un sexe, si les dirigeants des festivals ont sexe. Ca, c'est une question simple et la réponse est oui", a déclaré Jacques Audiard.
"Je pense qu'il y a un problème là et un autre problème c'est que depuis 25 ans j'ai souvent vu les même têtes, les mêmes hommes à des postes différents, mais toujours là", a poursuivi le réalisateur de "Deephan", palme d'Or à Cannes en 2015.
"On peut aussi parler de ce qui se passe dessous, les comités de sélection, les sélectionneurs, là c'est l'opacité en genre et en nombre, c'est ça qu'il faut changer", a-t-il dit.