Bangladesh : des Rohingyas bientôt parqués sur une île déserte

Bangladesh : des Rohingyas bientôt parqués sur une île déserte
Par Louise Brosolo avec AFP
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Au Bangladesh, le gouvernement veut envoyer 100 000 Rohingyas sur Bhasan Char, une île déserte, et régulièrement inondée.

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À une heure de bateau de la terre habitée la plus proche l'île de Bhasan Char au Bangladesh devrait accueillir des milliers de Rohingyas.

C'est en tout cas la volonté du gouvernement, qui cherche à désengorger les camps de réfugiés. Ceux-ci, sont surpeuplés par cette communauté musulmane Birmane venue se réfugier au Bangladesh pour fuir la répression dans leur pays.

Un projet décrié

Seulement voilà, Bhasan Char il y a peu, était une île déserte. Plusieurs groupes de défense des droits de l'homme ont demandé à Dacca d'abandonner le projet.

Comme le montre ce tweet de Phil Robertson, directeur adjoint de l'ONG Human Rights Watch Asie.

Car cette bande de terre inhospitalière qui a émergé il y a une dizaines d'année dans la baie du Bengale est très isolée et elle est surtout sujette aux inondations. En cas de typhon, elle pourrait disparaître sous les flots.

Mais pour le gouvernement, pas question de faire marche arrière.

"Bhasan Char est très vaste." explique Ayesha Fardaus, membre du parlement du Bangladesh. "Cette île va pouvoir accueillir plus de 100 000 réfugiés rohingyas au départ. Ensuite nous pourrons venir en aide à plus d'un million de personnes."

50 à 60 familles dès le 3 octobre

Les travaux vont bon train comme l'explique un ouvrier à Bhasan Char "Au total, 1440 maisons et 120 centres d'hébergement ont été aménagés ici à Bhasan Char. La majeure partie des travaux de construction de ces 1440 maisons est déjà terminée. Le reste avance très rapidement. On aura terminé très bientôt."

Après avoir investi 280 millions de dollars dans les infrastructures, le gouvernement compte bien commencer le transfert de 50 à 60 familles dès le 3 octobre.

Les autorités l'assurent, personne ne sera forcé. Mais les défenseurs des droits de l’Homme redoutent que les Rohingyas ne se retrouvent parqués sur l'île contre leur gré.

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