Ce mercredi, la Commission européenne devrait épingler le budget italien et rendre une opinion négative. Elle devrait aussi ouvrir la voie à l'enclenchement d'une procédure pour dette excessive contre Rome. Une première pour la zone euro.
Ce mercredi, Rome pourrait vivre une confrontation sans précédent avec Bruxelles autour de son budget national. La Commission européenne devrait en effet donner une opinion négative et recommander d'ouvrir la procédure pour dette excessive contre le pays. Cette recommandation devra ensuite être soutenue par les autres gouvernements européens.
Jusqu'ici, les ministres de la zone euro ont soutenu la Commission. "Lors des dernières réunions, ils ont apporté un large soutien à la manière dont la Commission gère cette affaire et ont montré l'isolement de l'Italie, comparé à d'autres Etats-membres" constate Beda Romano, correspondant pour le quotidien économique italien, Il sole 24 Ore.
Cette procédure pour dette excessive n'a jamais été enclenchée. Elle impose au pays concerné de réduire sa dette publique et peut entrainer des sanctions. Mais Rome ne semble pas s'en soucier.
"Le gouvernement est extrêment populaire et il y a un profond euroscepticisme dans le pays" explique le journaliste italien. _"On ne peut pas exclure qu'arrivé jusqu'à une certain point, soit par volonté politique soit par un accident imprévu, l'Italie décide le pire". _
Ce bras de fer entre Rome et Bruxelles se déroule alors que la zone euro tente de se renforcer. Lundi, l'Eurogroupe a salué la proposition franco-allemande visant à créer un budget de la zone euro pour remplir les fossés entre les pays européens. Une avancée nécessaire pour le Président du groupe des libéraux européens (ADLE), Guy Verhofstadt.
"La Banque centrale européenne d'un côté et le Pacte de stabilité et de croissance de l'autre ne sont pas suffisants pour créer une situation stable dans la zone euro et pour renforcer la monnaie unique. C'est le principal fil rouge derrière le budget de la zone euro" estime Guy Verhofstadt.
Mais seuls les Etats-membres qui respectent les règles fiscales européennes seront autorisés à prendre de l'argent dans ce budget. Pour en bénéficier, le gouvernement italien devra donc prouver sa volonté de rester dans la zone euro.