Prost: "non seulement ma carrière mais aussi ma vie sont liées à Senna"

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"Non seulement ma carrière mais aussi ma vie sont liées à Ayrton Senna", dont on commémore mercredi les 25 ans de l'accident mortel, le 1er mai 1994, explique à l'AFP son plus grand rival, le Français Alain Prost.

Q: Votre rivalité avec Ayrton Senna a marqué l'histoire de la F1, peut-être plus que toute autre. Comment l'expliquez-vous ?

R: "Ce sont des choses qui s'expliquent mais pas complètement. Il n'y a pas une journée où l'on ne parle pas de ça. Sur les réseaux sociaux, tous les jours, il y a pratiquement un truc, c'est phénoménal. On a marqué les esprits, on ne s'en était pas forcément complètement rendu compte à une certaine époque. Pour résumer, on était passés d'un monde de spécialistes de la F1 à un monde complètement ouvert. C'est là qu'on a vu arriver les grands médias parce qu'il y avait cette bataille humaine avec des pilotes aux caractères ou aux charismes différents, de cultures différentes, aux éducations différentes. Cette rivalité était incroyable mais elle était aussi liée à tout le cadre et, malheureusement, la mort d'Ayrton a fait qu'elle est restée figée. En réalité, je n'ai couru que deux ans avec lui dans la même équipe, que quatre ou cinq ans en tout (à lutte tous les deux pour le titre). J'ai fait plein de choses, j'ai gagné plein de courses et de championnats en dehors de lui, mais notre histoire est complètement liée. Il n'y a pas un moment où, si vous parlez de Prost, on ne vous dira pas Senna ou l'inverse. Non seulement ma carrière mais aussi ma vie sont liées à lui. Je vis avec ça depuis une trentaine d'années."

Q: Comment vit-on avec le poids d'une telle histoire ?

R: "Quand on courait l'un contre l'autre, il y avait grosso modo 50% de gens qui vous adoraient et 50% qui vous haïssaient, c'était vraiment incroyable. Après mon arrêt en 1993, c'était déjà différent. Heureusement qu'il y a eu ces six mois presque d'amitié à partir du moment où je me suis retiré de la F1, jusqu'à l'accident. Ca a changé complètement la relation. Et après la mort d'Ayrton, je dirais que les fans de Senna, certainement pas tous parce qu'il y a toujours des irréductibles, mais la très grande majorité, se sont ralliés à une histoire commune, pas à Prost contre Senna, et ça c'est beau. C'est pour ça que j'ai aussi beaucoup de chance de vivre ça de cette manière. Il y a quelques cas d'animosité, de gens qui ont vu le film (le documentaire "Senna" du Britannique Asif Kapadia, sorti en 2010) qui est d'une bêtise totale, c'est dommage, mais sinon le reste est fabuleux. (...) Quand je vais au Brésil, je suis peut-être plus connu qu'en France et il y a une ferveur incroyable parce qu'il y a quelque chose qui est devenu du respect puisque je fais partie de la Fondation Senna, que j'ai toujours été très proche de la famille."

Q: Comment l'accident mortel de Senna au Grand Prix de Saint-Marin à Imola a-t-il changé la F1 ?

R: "Il y a un avant et un après. En termes de sécurité, il y avait déjà eu un petit pas en avant, mais - c'est dur à dire car il y a eu l'accident mortel de Roland Ratzenberger le samedi et l'accident de Rubens Barrichello le vendredi - sans l'accident d'Ayrton le dimanche, il n'y aurait pas eu de gros changements. L'accident d'Ayrton est venu complètement chambouler les choses en terme de sécurité pour le bien des pilotes."

Propos recueillis par Raphaëlle PELTIER

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