Le sommet européen sur pause, les négociations sur la plan de relance économique butent

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Par euronews avec AFP
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Emmanuel Macron évoque l’égoïsme des Etats "frugaux" lors du dîner. Le président du Conseil européen, Charles Michel, exhorte les 27 à ne pas présenter le "visage d'une Europe faible, minée par la défiance", et réclame un sursaut pour éviter un échec.

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Après une longue nuit de concertations et une réunion plénière ce matin à 5h30, les 27 prennent du recul et des forces, du moins jusqu'à cet après-midi. Car la bataille pour le plan de relance économique européen est âpre et difficile.

Ce dimanche soir, au cours du dîner des dirigeants des 27, le président français Emmanuel Macron a même dénoncé la mauvaise volonté des Etats dits "frugaux", c'est-à-dire les pays-Bas, l'Autriche, la Suède, le Danemark et la Finlande. Il s'en est notamment pris au Premier ministre néerlandais Mark Rutte et au chancelier autrichien Sebastian Kurz, considérés comme les plus inflexibles après trois jours de négociations stériles.

Il a affirmé, d'après une source européenne, que c'était la France et l'Allemagne qui allaient "payer ce plan", dans "l'intérêt de l'Europe, quand les frugaux sont égoïstes et ne font aucune concession".

Même si tout le monde est d'accord sur le principe du plan de relance, les discussions butent sur plusieurs points. Dans le projet initial, les subventions ou dons devaient s'élever à 500 milliards d'euros. Mais il a été proposé de les réduire à 400 voire 350 milliards, ce qui se situe à la limite et en dessous de la limite que Paris et Berlin sont prêts à accepter. Enfin les prêts seraient portés à 350 milliards d'euros, contre 250 milliards au départ. Mais ce ne serait pas suffisamment équitable pour les Etats "frugaux".

Le sommet à Bruxelles a commencé vendredi matin. L'accord qui doit être trouvé est destiné à sortir le bloc européen de la crise engendrée par l'épidémie de Covid-19.

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a exhorté les 27 à ne pas présenter le "visage d'une Europe faible, minée par la défiance", et réclame un sursaut pour éviter un échec.

L'unanimité nécessaire des 27 Etats membres rend un accord particulièrement difficile. D'autant plus, qu'il existe d'autres points de blocage.

Parmi eux figure en bonne place le lien entre le versement des aides et le respect de l'Etat de droit, une idée particulièrement soutenue par La Haye, mais qui hérisse Budapest et Varsovie, actuellement dans le collimateur de l'UE.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'est vivement opposé à une telle mesure dimanche, accusant son homologue néerlandais de vouloir le "punir financièrement" et de le "détester" lui et la Hongrie.

Au cours du sommet, Charles Michel a multiplié les gages en faveur des frugaux, par exemple en augmentant les "rabais" dont ils bénéficient en tant que pays qui versent davantage d'argent au budget de l'UE qu'ils n'en reçoivent.

Il a aussi tenter d'amadouer le Néerlandais Mark Rutte, qui réclame que les plans de relance nationaux présentés par chaque pays en contrepartie des aides du plan de relance soient validés à l'unanimité des 27.

Une telle configuration, qui équivaudrait de facto à un droit de veto pour chaque capitale, inquiète Rome et Madrid, qui craignent d'être soumis à un programme de réformes (marché du travail, retraites...) imposé.

Le Belge a présenté un mécanisme plus nuancé, permettant à un pays qui aurait des réserves sur le plan d'un autre Etat d'ouvrir un débat à 27.

La pandémie de Covid-19 a tué environ 138 000 citoyens européens et a entraîné une contraction de l'économie du bloc européen estimée à 8,3% cette année.

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