Le nœud gordien du plan de relance économique européen

La pandémie de Covid-19 a tué environ 138 000 citoyens européens et a entraîné une contraction de l'économie du bloc européen estimée à 8,3 % cette année. Il est donc urgent de parvenir à un accord et de faire en sorte que ce sommet ne soit pas un échec, ce que redoute Charles Michel, le président du conseil européen. L'éclairage du directeur de Bruegel, le Think tank européen spécialisé en économie :
"Je pense que c'est vraiment une négociation très, très difficile parce qu'il ne s'agit pas seulement d'argent. Il y a un changement des contours de l'Union monétaire européenne, parce que c'est vraiment la première fois que l'UE emprunte de l'argent pour le donner sous forme de subventions aux pays, donc cela change vraiment la donne en ce qui concerne la façon dont l'Union européenne fonctionne. Je pense que c'est en quelque sorte une question de partage de la souveraineté au bout du compte, c'est pourquoi c'est si difficile", nous explique Guntram Wolff.
Parmi les points de discorde, le lien entre le versement de ces subventions européennes et le respect de l'Etat de droit, une mesure soutenue par La Haye, mais qui hérisse Budapest et Varsovie, actuellement dans le collimateur de l'Unoin européenne, et pourtant comme l'explique Guntram Wolff, directeur de Bruegel :
"Il est tout à fait inacceptable que des sommes importantes soient dépensées et distribuées à des pays sans aucune garantie que l'État de droit dans ces pays où l'argent est dépensé est conforme à la loi."
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'est vivement opposé dimanche à ce conditionnement de l'octroi des aides, accusant même son homologue néerlandais de vouloir le "punir financièrement" et de le "détester" lui et la Hongrie.