Borrell, vaccins : la Commission répond aux critiques

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Retour sur l'actualité de la semaine à Bruxelles, marquée par les réactions à la visite de Josep Borell en Russie ainsi que les débats autour de la politique vaccinale européenne.

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Quand vous partez en voyage d'affaires mal préparé, mal conseillé et au mauvais moment, vous n'obtenez pas le retour sur investissement que vous espériez. Et lorsque votre investissement est un capital politique, il peut être perdu à jamais. Une expérience que vient de vivre le chef de la diplomatie de l’Union européenne en se rendant en Russie.

Josep Borrell a dû faire face à une avalanche de critiques de retour de sa visite à Moscou, qualifiée d’"humiliante", de "désastreuse" et d’autres adjectifs plus virulents. N'ayant pas réussi à riposter à son homologue russe Sergueï Lavrov, M. Borrell a dû essuyer une nouvelle insulte en apprenant via Twitter l'expulsion de trois diplomates européens, en plein déjeuner de travail.

L'un des diplomates était originaire de Pologne, un pays habitué aux manœuvres russes de toutes sortes. Ainsi, le président polonais Andrzej Duda n’a pas pris de gant pour évoquer le voyage de Josep Borrell :

"M. Borrell aurait dû exiger que M. Navalny soit libéré et que le harcèlement politique cesse. Cet objectif n'a pas été atteint du tout, et j'irai plus loin en posant cette question fondamentale : quel était le but de cette visite dans ce cas ? Et qu'a-t-elle apporté, non seulement à M. Borrell, mais surtout à la Communauté européenne ? Je compte bien trouver les réponses à ces questions", a déclaré Andrzej Duda.

Josep Borrell s'est défendu devant le Parlement européen, ce qui n’a pas empêché plus de 70 de ses membres d’exiger sa démission ou sa révocation.

Vaccins : mea culpa de von der Leyen

Il n'était pas le seul à s’être attiré les foudres de parlementaires. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a été questionnée sur les lenteurs de la campagne vaccinale en Europe. Elle a admis des échecs mais a tenté de justifier les failles du processus en avançant des raisons avant tout techniques :

"Il n'y a pas de compromis à faire lorsqu'il s'agit d'injecter une substance biologiquement actives chez une personne en bonne santé. Et c'est la raison pour laquelle nous nous appuyons sur la procédure de l'EMA (Agence européenne des médicaments), et oui, cela signifie que l'approbation prend de trois à quatre semaines supplémentaire", a déclaré l'Allemagne.

La stratégie européenne de vaccination a été critiquée sur de nombreux points. L'un d'entre eux est, bien sûr, la question de savoir qui reçoit le vaccin quand; et qui le reçoit en premier. Pour en parler je reçois à ce sujet le Dr Julian Tang, virologue clinicien en sciences respiratoires à l'université de Leicester.

Julian, vous avez suggéré dans un article d'opinion que nous étions en train de nous tromper complètement en ne nous concentrant pas sur les jeunes et en ne s'intéressant qu'aux personnes âgées et aux travailleurs de la santé. Quel est votre principal argument ?

Dr Julian Tang, virologue : L'idée est de vacciner les jeunes pour protéger les personnes âgées. Si le virus ne circule pas chez les jeunes, alors les personnes âgées ne sont en fait exposées à aucun danger. De plus, si vous immunisez les jeunes adultes, ils peuvent reprendre leur activité économique, ouvrir leurs entreprises et leurs magasins, les services que les personnes âgées ont tendance à utiliser, ce qui permet dans le même temps aux clients plus jeunes de soutenir ces entreprises. S'ils sont tous vaccinés, il n'y a aucune source de virus pour les personnes âgées. Et cela résout deux problèmes : l'économie, mais aussi les services, y compris les écoles et les universités.

Vous avez aussi dit que donner la priorité aux jeunes n'aura pas nécessairement d’effet négatif sur la population âgée. Pourquoi ?

Si vous immunisez la source pour les personnes âgées, alors cette source, que sont les enfants et les jeunes adultes qui vont à l’école ou travailler, ne constitue pas une menace pour les personnes âgées. Le virus ne circule pas ou très peu dans la population jeune, or, c’est cela qui expose réellement les personnes âgées. Les personnes âgées seraient protégées des deux façons : elles ne seraient pas directement exposées. Et par la même occasion, vous empêchez la population jeune de propager le virus, car c’est elle qui a la plus de contacts.

Les familles qui sont restées cloîtrées à la maison pendant les périodes de confinement ont du mal à occuper leurs enfants et adolescents. C’est une situation difficile pour les jeunes. Craignez-vous un impact à long terme sur les enfants qui ont été enfermés si longtemps ?

J’ai eu des retours variés des enfants. Ceux qui sont à l’aide avec l’informatique, les tablettes, et les ordinateurs portables et qui ont de bonnes connexions internet, ils vont bien : ils jouent en réseau, ils parlent entre eux, et ils sont plus habitués à ces pratiques que les autres enfants défavorisés, qui n'ont pas accès à plusieurs ordinateurs portables, tablettes, etc. Il y a aussi la façon dont ils ont été élevés. Si vous êtes élevé dans un foyer habitué aux technologies, ce n’est pas un problème, les enfants peuvent avoir des interactions sur Internet. Si vous ne l'êtes pas, tout cela restera très étranger aux enfants et ils peuvent souffrir d'un traumatisme, et c’est vrai aussi pour leurs parents.

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