Festival de Pentecôte de Salzbourg : Cecilia Bartoli explore les tourments de l'âme humaine

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Par Katharina Rabillon
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Lors du Festival de Pentecôte de Salzbourg, sa directrice artistique Cecilia Bartoli rend hommage à Rome en présentant l'oratorio "Il trionfo del Tempo e del Disinganno" que Haendel a composé dans la ville éternelle. Elle y incarne l'allégorie du Plaisir.

Méditation sur le temps qui fait passer de l'insouciance à la désillusion, le premier oratorio de Haendel "Il Trionfo del Tempo e del Disinganno" a bouleversé le public du Festival de Pentecôte de Salzbourg. Cette édition annuelle était dédiée à Rome, la ville natale de sa directrice artistique Cecilia Bartoli.

Hommage à Haendel

"Je voulais rendre un hommage à ma ville : Rome, la ville éternelle, mais aussi rendre hommage à un grand compositeur comme Haendel qui est arrivé à Rome à l'âge de 19 ans," explique la mezzo-soprano. "C'est là qu'il a écrit l'oratorio," fait-elle remarquer.

"On peut presque voir ce qu'a ressenti Haendel quand il est venu à Rome, quand il a découvert cette ville baroque avec des styles différents et dans la musique, il y a toute cette énergie," s'enthousiasme-t-elle.

Gianluca Capuano, chef d'orchestre de cette production, confie son admiration pour Haendel : "Le langage musical est tellement riche de nuances."

"Haendel, c'est le Shakespeare de la musique : avec les moyens musicaux qu'il emploie, il arrive à exprimer tout ce qu'il est possible de représenter sur une scène," estime-t-il.

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Production du premier oratorio de Haendel au Festival de Pentecôte de Salzbourgeuronews

"Une leçon de philosophie"

Cette œuvre puissante composée en 1707 explore les tourments de l'âme humaine. "Tout l'oratorio est une leçon de philosophie entre la Beauté, le Plaisir, la Vérité et le Temps et sur cette question finalement : qu'est-ce qui est le plus important dans la vie ?" souligne Cecilia Bartoli.

Les personnages allégoriques du Temps et de la Vérité cherchent à convaincre la Beauté de renoncer au Plaisir pour adhérer à des valeurs plus profondes.

Cecilia Bartoli incarne le rôle diabolique du Plaisir. "Il y a une phrase que je dis : "Il tempo sempre all'uomo e ingrato oggetto"," précise-t-elle avant d'ajouter : "Le temps est ingrat parce que quand on a besoin du temps, on ne l'a pas finalement."

¨"Prendre du plaisir dans de petites choses"

"Il trionfo del Tempo e del Disinganno" de Haendel capte l'esprit de notre époque selon Robert Carsen, metteur en scène de cette production.

"C'est une pièce extrêmement importante, je trouve : notre époque, depuis un certain temps maintenant, est obsédée par la jeunesse et la réussite," affirme-t-il. "Je crois qu'il est beaucoup plus intéressant que chacun d'entre nous trouve le moyen de comprendre qui il peut être sans tenir compte de l'opinion des autres : c'est très difficile à faire et pour moi, c'est le thème central de cette œuvre," indique-t-il.

"L'air "Lascia la spina, cogli la rosa", c'est une leçon de vie, c'est le véritable carpe diem," affirme Cecilia Bartoli. "Il s'agit de prendre le plaisir que la vie nous offre, dans les choses qu'on fait parce que le temps passera et on vieillira et de le prendre dans de petites choses, pas nécessairement dans les grandes choses," assure-t-elle avant de conclure : "Je trouve que c'est vrai, c'est un moment de grâce."

"Il trionfo del Tempo e del Disinganno" figure également au programme du prochain Festival d'été de Salzbourg. Des représentations sont prévues du 4 août au 17 août.

Journaliste • Katharina Rabillon

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