5e édition du Festival d'El Gouna : Feathers remporte le prix du meilleur film narratif arabe

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Par Jane Witherspoon
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La très convoitée Etoile d'or du long métrage a été décernée cette année à The Blind Man Who Did Not Want to See Titanic, du réalisateur finlandais Teemu Nikki.

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La cinquième édition du Festival du film d'El Gouna (GFF) s'est déroulée du 14 au 22 octobre, avec un riche programme de projections de films, de masterclasses et d'ateliers. Après un début marqué par un violent incendie 24h avant l'ouverture, l'événement s'est achevé par une cérémonie de remise des prix très glamour sur le tapis rouge. Plateforme essentielle pour le cinéma arabe, le festival d'El Gouna continue d'attirer les candidatures de cinéastes internationaux de talent.

La très convoitée étoile d'or du long métrage a été décernée cette année à The Blind Man Who Did Not Want to See Titanic (L'aveugle qui ne voulait pas voir Titanic), du réalisateur finlandais Teemu Nikki.

Le film Feathers d'Omar Zohairy a lui remporté le prix du meilleur film narratif arabe. "Nous ressentons un soutien accru pour le cinéma arabe, avec de nouveaux festivals et de nouveaux fonds qui sont créés. Nous assistons également à l'émergence d'une nouvelle industrie en Arabie saoudite, et d'un public assez vaste, non seulement en termes de population, mais aussi en termes de passion pour le cinéma et de pouvoir d'achat", a déclaré lors de la cérémonie de clôture Mohamed Hefzy, producteur du film. Selon lui, le monde du cinéma arabe se développe rapidement, tant en termes de longs métrages que de documentaires. "Donc, c'est une période passionnante pour être un cinéaste ou un créateur de contenu du Moyen-Orient".

Un avis partagé par l'actrice égyptienne Sara Abdulrahman qui estime que le cinéma arabe a décollé ces dix dernières années :  "Il y a maintenant beaucoup de formats plus petits et plus courts qui sont réalisés, et c'est formidable pour l'industrie car cela signifie qu'il y a plus de productions et plus d'histoires à raconter."

Retour au Liban

Le cinéma arabe a toujours eu la réputation de faire tomber les barrières et les stéréotypes et de porter, parfois, de réels messages politiques. De nombreux pays ont connu un pic de production cinématographique après avoir obtenu leur indépendance. 

Costa Brava, Lebanon, un drame familial qui a pour toile de fond la crise climatique, a reçu deux prix au festival. Comme le raconte l'actrice libanaise Yumna Marwan, qui joue le rôle d'Alia, le film était pour elle une expérience cathartique, car elle avait déjà quitté le Liban en raison de l'instabilité du pays. "Je suis venue faire le film et c'était littéralement aussi moi qui retournait dans mon pays et qui devait faire face à tout ce que le personnage fait", explique-t-elle."Donc ce voyage après l'explosion, pour revenir au Liban et être avec tout ces gens, c'était une chose très importante pour moi. Je pense que ça éclaire beaucoup de choses qui se passent localement, mais c'est aussi une histoire très universelle."

Captains of Za'atari raconte l'histoire de deux amis, réfugiés syriens dans un camp, qui rêvent de devenir footballeurs. Après avoir remporté le prix du meilleur long métrage documentaire arabe, le réalisateur égyptien Ali El Arabi s'est dit très ému : "Ce n'est pas seulement pour moi, c'est pour les milliers et les milliers de réfugiés dans le monde. Et je suis heureux parce que je suis dans mon pays d'origine et que tous les gens ont aimé et regardé le film et m'ont donné des retours incroyables."

Un soutien local accru

Au cours du festival, les professionnels du secteur se sont accordés pour dire que l'industrie du film arabe faisait du très bon travail, mais qu'elle avait besoin d'un soutien accru au niveau local. L'acteur britannico-égyptien Amir al-Masri aimerait notamment voir davantage de plateformes qui aident les réalisateurs et les scénaristes en herbe et nourrissent les nouveaux talents. "Ça_ existe, mais j'aimerais en voir davantage, c'est certain. Dans tous les domaines, pas seulement ici au Moyen-Orient, mais partout dans le monde._" 

Pour le producteur de Feathers, Mohamed Hefzy, les gouvernements devraient soutenir davantage le cinéma arabe et les réalisateurs indépendants, pour que les films réussissent en dehors du circuit des festivals. "Commercialement parlant, en termes d'adhésion du public, comme ce qui s'est passé avec Parasite, ce grand film de Corée du Sud. Nous aimerions avoir un film qui fasse aussi bien que ça.".

Mohamed Hefzy aimerait aussi s'appuyer sur les récents succès des films arabes pour faire avancer le cinéma de la région : "Je pense que c'est la prochaine étape. Et j'espère qu'avec plus de films produits et de meilleurs films produits, cela va arriver bientôt."

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