Washington va livrer 31 chars Abrams à l'Ukraine pour l'aider à combattre l'invasion russe

Photo d'archives de chars Abrams localisés à Colorado Springs aux Etats-Unis
Photo d'archives de chars Abrams localisés à Colorado Springs aux Etats-Unis Tous droits réservés Christian Murdock/The Gazette via AP, File
Par Euronews
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Guerre en Ukraine : Washington va livrer 31 chars Abrams à l'Ukraine pour l'aider à combattre l'invasion russe

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Après de longues tergiversations, les Etats-Unis vont livrer 31 chars Abrams à l'Ukraine pour l'aider à combattre l'invasion russe, a annoncé mercredi le président américain Joe Biden, dans la foulée du feu vert allemand à l'envoi de chars à Kiev et en dépit des avertissements de Moscou.

Il s'agit d'"aider l'Ukraine à défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale", a déclaré M. Biden lors d'une brève allocution. "Il ne s'agit pas d'une menace offensive contre la Russie. Il n'y a pas de menace offensive contre la Russie", a-t-il insisté.

Cette annonce intervient après que l'Allemagne a donné son aval à l'envoi de chars lourds Leopard 2 à l'Ukraine, au terme de semaines d'hésitations. Le président Biden a indiqué s'être entretenu plus tôt mercredi avec les dirigeants allemand, français, italien et britannique "pour poursuivre notre étroite coordination et notre soutien entier à l'Ukraine".

C'est "une étape importante pour la victoire finale", a salué mercredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui réclamait de tels engins depuis plusieurs mois.

"Merci à Joe Biden pour une nouvelle décision puissante de fournir des (chars) Abrams à l'Ukraine. Reconnaissant envers les Américains pour leur soutien", a-t-il affirmé sur Twitter. "Aujourd'hui, le monde libre est uni comme jamais auparavant avec un objectif commun: la libération de l'Ukraine", a-t-il ajouté.

Formation au char

Le président russe Vladimir Poutine "s'attendait à ce que la détermination de l'Europe et des Etats-Unis faiblisse. Il s'attendait à ce que notre soutien à l'Ukraine s'effrite avec le temps. Il avait tort", a lancé le président américain au cours de son allocution.

Kiev réclame depuis des semaines aux Occidentaux des chars modernes, les jugeant essentiels pour repousser l'invasion.

Les chars américains ne devraient toutefois pas être livrés tout de suite : "Nous parlons de mois, pas de semaines", selon une haute responsable américaine. Il restait notamment à éclaircir la question de savoir s'il s'agissait d'une commande de nouveaux chars, de l'envoi de chars rénovés ou provenant de pays tiers.

Jusqu'à récemment, les Etats-Unis disaient ne pas être prêts à fournir leurs chars lourds les plus avancés, les Abrams, à l'Ukraine pour combattre l'invasion russe, justifiant ce refus par des questions de maintenance et de formation.

La semaine dernière, le numéro trois du Pentagone, Colin Kahl, avait souligné que le char Abrams était "un équipement très compliqué".

"Il est cher, il requiert une formation difficile, il a un moteur d'avion à réaction. Je crois qu'il consomme 11 litres de kérosène au km", avait expliqué M. Kahl, sous-secrétaire à la Défense pour la stratégie. "Ce n'est pas le système le plus facile à entretenir", avait-il ajouté.

La Norvège emboite le pas

Mercredi, de hauts responsables américains ont indiqué sous couvert de l'anonymat que les Etats-Unis allaient former, "en dehors de l'Ukraine", les Ukrainiens au maniement du char.

Ils ont également expliqué que 31 chars seraient précisément livrés parce que ce chiffre correspond à la composition d'un bataillon de chars ukrainiens.

Les autorités américaines travaillent "sur les mécanismes pour livrer le carburant et l'équipement dont l'Ukraine aura besoin pour opérer et entretenir les Abrams", a dit l'un d'eux.

Ces derniers jours, la pression s'était accrue sur le chancelier allemand Olaf Scholz pour qu'il donne son feu vert à la livraison de Leopard. Mercredi, il a donné son accord à la livraison par la Pologne et d'autres pays qui le souhaiteraient de chars Leopard 2, tout en affirmant vouloir éviter "une escalade" qui conduirait à une guerre entre la Russie et l'Otan.

Dans la foulée de l'annonce américaine, la Norvège a annoncé fournir des chars Leopard 2, de fabrication allemande, sans donner de nombre.

"La Norvège et le gouvernement soutiennent le don de chars de combat à l'Ukraine. La Norvège va participer", a déclaré le ministre Bjørn Arild Gram dans une interview à la télévision publique NRK. Il s'agira de la variante du char de fabrication allemande Leopard 2 en service dans l'armée norvégienne, a-t-il précisé.

Londres, pour sa part, a appelé les Occidentaux à "intensifier" encore leur soutien à l'Ukraine.

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Ces chars "vont brûler" avertit Moscou

Moscou a de son côté dénoncé une décision "extrêmement dangereuse qui va amener le conflit vers un nouveau niveau de confrontation", selon l'ambassadeur de Russie à Berlin Sergueï Netchaev.

"Cela nous persuade une fois encore que l'Allemagne, à l'instar de ses alliés les plus proches, ne veut pas d'une solution diplomatique à la crise ukrainienne et qu'elle veut une escalade permanente", a-t-il encore dit.

Les chars occidentaux vont "brûler" avait martelé plus tôt le Kremlin.

L'Occident "surestime le potentiel que (les chars) pourraient donner à l'armée ukrainienne", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

"Ces chars vont brûler comme tous les autres", avait-il ajouté

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