Réforme des retraites : Emmanuel Macron se dit prêt à "endosser l'impopularité"

Le président français Emmanuel Macron, lors de son intervention le 22 mars 2023.
Le président français Emmanuel Macron, lors de son intervention le 22 mars 2023. Tous droits réservés Ludovic MARIN / AFP
Par euronews avec AFP
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Emmanuel Macron s'est exprimé à la mi-journée pour tenter de désamorcer la crise provoquée par sa réforme des retraites et son passage en force pour l'adopter.

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Le président français Emmanuel Macron s'est exprimé ce mercredi lors d'une interview télévisée très attendue. Le chef de l'État s'est dit prêt mercredi à "endosser l'impopularité" pour mettre en oeuvre la réforme très contestée des retraites, déplorant que les syndicats n'aient pas proposé de "compromis", lors d'un entretien télévisé sur TF1 et France 2.

Cette intervention a lieu à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation syndicale, prévue ce jeudi, contre la réforme des retraites, adoptée via la procédure du 49.3.

"Moi, je ne cherche pas être réélu (...), mais entre les sondages de court terme et l'intérêt général du pays, je choisis l'intérêt général du pays", a ainsi affirmé le président français lors de son intervention, ajoutant que "s'il faut derrière endosser l'impopularité aujourd'hui, je l'endosserai".

"Cette réforme est nécessaire", "il n'y a pas 36 solutions", assure Emmanuel Macron

Le président Emmanuel Macron a estimé que sa réforme très contestée des retraites était "nécessaire" et devait "entrer en vigueur d'ici la fin de l'année".

"Cette réforme, elle est nécessaire. Ça ne me fait pas plaisir, j'aurais voulu ne pas la faire, mais c'est pour ça aussi que j'ai pris l'engagement de la faire", a déclaré le locataire de l'Elysée , en souhaitant son entrée en vigueur "d'ici la fin de l'année" pour que "1,8 million de retraités commencent à être augmentés d'environ 600 euros par an en moyenne".

Le président de la République, qui fait face à une contestation politique et syndicale toujours plus soutenue depuis l'adoption de la réforme par le 49.3, a par ailleurs considéré que "le projet de toutes les oppositions et de tous ceux qui s'opposent" à la réforme, "c'est le déficit", qu'il a comparé à une "formule magique".

"Qu'est-ce que c'est le déficit?", a interrogé le Emmanuel Macron. "Ça veut dire, de fait, que vous choisissez de faire payer vos enfants parce que, aujourd'hui, vous refusez de décider avec clarté et courage", a-t-il poursuivi.

Alors que de nouveaux rassemblements ont été organisés ce mardi soir contre la réforme dans plusieurs grandes villes françaises, théâtre pour certaines d'entre elles, dont Paris, de tensions entre forces de l'ordre et manifestants, "on ne peut accepter ni les factieux, ni les factions", a fait valoir le chef de l'Etat.

"Quand les États-Unis d'Amérique ont vécu ce qu'ils ont vécu au Capitole, quand le Brésil a vécu ce qu'il a vécu (...), je vous le dis très nettement", a-t-il appuyé, en dénonçant chez des manifestants des "groupes qui utilisent la violence". "On ne tolèrera aucun débordement", a-t-il encore prévenu.

Le président français réaffirme sa confiance à Elisabeth Borne

Emmanuel Macron a assuré Elisabeth Borne de sa confiance et l'a appelée à "bâtir un programme de gouvernement" et "élargir la majorité", considérant qu'il n'y avait "pas de majorité alternative".

"Elle a ma confiance pour conduire cette équipe gouvernementale", a-t-il souligné, en précisant lui avoir demandé "de bâtir un programme législatif, un programme de gouvernement (...) pour avoir à la fois moins de textes de loi, des textes plus courts, plus clairs, pour aussi changer les choses pour nos compatriotes de manière plus tangible".

Réengager le dialogue notamment l'évolution des carrières ou la pénibilité

Emmanuel Macron a également souhaité "réengager" le dialogue avec les partenaires sociaux sur les conditions de travail, pour entendre "ce besoin de justice" exprimé dans les manifestations contre sa réforme des retraites.

Il a promis que la discussion concernerait notamment l'évolution des carrières ou la pénibilité, se tiendrait "dans les prochaines semaines" à partir d'une "méthode" définie dans les "trois semaines-un mois", et ne prendrait pas la forme de "grand-messes mais de discussions concrètes".

"On ne peut accepter ni les factieux ni les factions" après l'adoption par 49.3 de la réforme des retraites, a déclaré Emmanuel Macron, dénonçant chez des manifestants des "groupes qui utilisent la violence".

"Quand les États-Unis d'Amérique ont vécu ce qu'ils ont vécu au Capitole, quand le Brésil a vécu ce qu'il a vécu (...), je vous le dis très nettement", "on ne peut accepter ni les factieux ni les factions", a expliqué le chef de l'Etat en référence à des épisodes insurrectionnels vécus par les institutions dans ces deux pays. "_On ne tolèrera aucun débordemen_t", a-t-il ensuite insisté.

En outre, Emmanuel Macron a dénoncé le "cynisme" de certaines "grandes entreprises" qui ont dégagé d'importants bénéfices exceptionnels leur permettant de racheter leurs propres actions en Bourse, et leur demandant "une contribution exceptionnelle" pour que "les travailleurs puissent profiter" de cet argent.

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