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Bangladesh : la première ministre a démissionné et quitté le pays

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AP Tous droits réservés Rajib Dhar/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.
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Par Somaya AqadEuronews, AP
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Le chef de l’armée a annoncé la mise en place d’un gouvernement intérimaire. Les manifestants ont célébré le départ de Sheikh Hasina à Dacca.

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La Première ministre du Bangladesh a démissionné et a fui le pays lundi, après des semaines de protestations contre un système de quotas pour les emplois gouvernementaux. Les protestations se sont transformé en un mouvement plus large à son règne de 15 ans. Des milliers de manifestants ont pris d'assaut sa résidence officielle et d'autres bâtiments associés à son parti et à sa famille.

Le départ de Sheikh Hasina menace de créer encore plus d'instabilité dans ce pays densément peuplé, situé à la frontière de l'Inde et déjà confronté à une série de crises, dont un taux de chômage élevé, la corruption et le changement climatique. Pour des raisons de sécurité, l'aéroport principal de Dacca, la capitale, a suspendu ses activités.

Après que la Première ministre a été vue à la télévision en train de monter à bord d'un hélicoptère militaire avec sa sœur, le chef militaire du pays, le général Waker-uz-Zaman, a cherché à rassurer une nation inquiète en disant que l'ordre serait rétabli, bien que les experts aient prévenu que la route serait longue.

Il a déclaré qu'il avait rencontré des hommes politiques de l'opposition et des dirigeants de la société civile et qu'il demanderait l'avis du président sur la formation d'un gouvernement intérimaire.

Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues pour célébrer la démission de Mme Hasina, brandissant des drapeaux et défilant dans les avenues, mais d'autres s'en sont pris aux symboles de son gouvernement et de son parti, saccageant et incendiant plusieurs bâtiments.

"Ce n'est pas seulement la fin du tyran Sheikh Hasina, c'est aussi la fin de l'État mafieux qu'elle a créé", a déclaré Sairaj Salekin, un étudiant manifestant, dans les rues de Dhaka.

De manifestations pacifiques à une colère populaire

Les manifestations ont débuté pacifiquement le mois dernier, lorsque des étudiants frustrés ont exigé la fin d'un système de quotas pour les emplois publics qui, selon eux, favorisait les personnes ayant des liens avec le parti de la ligue Awami du premier ministre. Les manifestations se sont transformées en un mouvement de contestation sans précédent pour Hasina, soulignant l'étendue de la détresse économique au Bangladesh, où les exportations ont chuté et les réserves de devises étrangères s'amenuisent.

Le général Waker-uz-Zaman a promis que l'armée ouvrirait une enquête sur la répression qui a provoqué l'une des pires effusions de sang du pays depuis la guerre d'indépendance de 1971 et alimenté l'indignation contre le gouvernement. Il a ajouté qu'il avait ordonné aux forces de sécurité de ne pas tirer sur la foule.

L'armée exerce une influence politique considérable au Bangladesh, qui a connu plus de 20 coups d'État ou tentatives de coup d'État. Il n'est toutefois pas certain que la démission de Mme Hasina ou les appels au calme lancés par le chef militaire suffiront à mettre fin aux troubles.

Sa résidence officielle prise d'assaut

Tout au long de la journée, les gens ont continué à entrer et à sortir de la résidence officielle de Mme Hasina, où ils ont allumé des feux, emporté des meubles et sorti du poisson cru des réfrigérateurs.

Des chaînes de télévision et des témoins ont rapporté que certaines foules ont attaqué des postes de police et volé des armes à feu alors que des soldats se tenaient à proximité. Sur les images d'une chaîne, on pouvait voir des gens mettre le feu à des voitures de police.

La foule a également saccagé la maison ancestrale de la famille d'Hasina, transformée en musée, où son père, Sheikh Mujibur Rahman - premier président du pays et leader de l'indépendance - a été assassiné. Ils ont incendié les principaux bureaux du parti au pouvoir et les deux principales chaînes de télévision pro-gouvernementales du pays, qui ont toutes deux été contraintes de cesser leurs activités.

Ailleurs, les manifestations ont été pacifiques et des milliers de personnes se sont rassemblées lundi soir devant le palais présidentiel, où se sont réunis le chef de l'armée, les hommes politiques de l'opposition et le président en titre du pays.

Âgée de 76 ans, elle a été élue pour un quatrième mandat consécutif lors d'un scrutin qui s'est tenu en janvier et qui a été boycotté par ses principaux opposants. Des milliers de membres de l'opposition ont été emprisonnés avant le scrutin, et les États-Unis et le Royaume-Uni ont dénoncé le résultat comme n'étant pas crédible, bien que le gouvernement l'ait défendu.

Mme Hasina a cultivé des liens avec des pays puissants, notamment l'Inde et la Chine. Mais sous sa direction, les relations avec les États-Unis et d'autres pays occidentaux se sont tendues, ces derniers ayant exprimé leurs inquiétudes quant aux violations des droits de l'homme et à la liberté de la presse dans ce pays de 170 millions d'habitants, majoritairement musulman.

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Ses opposants politiques l'ont déjà accusée de devenir de plus en plus autocratique et ont attribué les troubles à cette tendance autoritaire. Au total, elle a servi pendant plus de 20 ans, soit plus longtemps que toute autre femme chef de gouvernement.

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