Bruxelles et Washington affichent un front uni face à la Chine

L'ensemble des participants au Conseil du commerce et de la technologie, à Lulea, en Suède
L'ensemble des participants au Conseil du commerce et de la technologie, à Lulea, en Suède Tous droits réservés Jonas Ekstromer/JONAS EKSTR'MER
Par Christopher Pitchers
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L'Union européenne et les États-Unis se disent unis dans leur approche de la Chine, malgré des divergences en coulisses.

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C'est l'une des principales questions qui se posent actuellement dans le cadre des relations entre l'Union européenne et les États-Unis, qui se sont réunis mercredi dans le cercle arctique suédois à l'occasion de la quatrième réunion du Conseil "Commerce et technologie", destinée à renforcer la coopération.

Washington demande depuis longtemps à Bruxelles, réticente, d'adopter une position plus ferme à l'égard de Pékin, notamment en l'interpellant sur son comportement anticoncurrentiel présumé.

Les deux parties présentent toutefois un front uni.

"Nous bénéficions tous du commerce et des investissements avec la Chine, mais au lieu de découpler, nous nous concentrons sur la réduction des risques. Et vous avez entendu le même langage de la part des dirigeants des deux côtés de l'Atlantique", a affirmé le secrétaire d'état américain, Antony Blinken.

La réalité est quelque peu différente. Au sein de l'Union européenne, les opinions sur les mesures à prendre à l'égard de la Chine varient considérablement.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a récemment adopté une position plus ferme sur la question, s'alignant davantage sur le point de vue plus sévère de Washington.

Mais certains pays, dont la France, ne sont pas nécessairement d'accord avec cette approche, en particulier lorsqu'il s'agit de réduire les relations commerciales.

"A l'heure actuelle, il y a encore une certaine réticence à adopter la même ligne que les Etats-Unis. Les pays européens ont des intérêts d'exportation et d'importation en Chine. De nombreuses entreprises européennes gagnent beaucoup d'argent en Chine. Mais en même temps, l'Europe reconnaît que la Chine continuera à jouer un rôle important dans le système mondial... C'est pour cette raison que l'attitude conflictuelle des États-Unis est considérée comme problématique", explique Niclas Poitiers, chercheur à Bruegel.

Malgré les divergences sur la Chine, l'UE et les Etats-Unis sont d'accord sur certains points, comme l'élaboration d'un code de conduite volontaire commun pour l'intelligence artificielle, annoncée comme étant en cours.

"Nous avons des procédures législatives différentes. Il faudra au mieux deux ou trois ans avant que cela n'entre en vigueur. Et nous parlons d'une accélération technologique qui dépasse l'entendement. Et nous pensons qu'il est vraiment important que les citoyens puissent voir que les démocraties peuvent tenir leurs promesses, " souligne la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager.

Bruxelles et Washington souhaitent que tous les pays démocratiques adhèrent au code de conduite sur l'intelligence artificielle. Reste à savoir quelle est la place de la Chine.

Journaliste • Christopher Pitchers

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