Les maires de Madrid et Barcelone ont participé mardi à une audition du Parlement européen.
Flambée des prix de l'immobilier, inflation : il est de plus en plus difficile d'accéder au logement en Europe.
Comment répondre à la crise du logement, exacerbée par la prolifération des locations de courte durée de type Airbnb, dans l'Union européenne ?
Les maires de Madrid et Barcelone ont présenté leur modèle mardi au Parlement européen.
Le maire madrilène de centre-droit prône un choc d'offre, en favorisant la construction de logements neufs.
"Le logement se résout à partir de l’élargissement de l’offre et donc de la génération de plus de terrain pour pouvoir construire", a assuré José Luis Martínez-Almeida, maire de Madrid.
Il veut également garantir plus de "sécurité juridique", pour les propriétaires bailleurs et les locataires, pour "éviter l’occupation illégale".
Il prône également la construction de logements sociaux, tout en appelant "à faire la distinction entre le logement social et le logement abordable".
"Nous avons un problème fondamental dans le domaine du logement abordable, qui est celui qui s’adresse à toutes les personnes ayant une capacité économique. Toutefois, cette capacité économique n’est pas suffisante pour aller au logement et nous devons donc faire un effort particulier dans ce sens. Nous comprenons le logement social comme étant celui qui s’adresse aux personnes en situation de vulnérabilité, qui n’ont même pas la capacité économique de pouvoir accéder dans des conditions normales à un logement", détaille-t-il.
Plafonnement des loyers
En Catalogne, les loyers sont encadrés dans les zones en tension depuis l'année dernière.
Le maire socialiste de Barcelone, Jaume Collboni, veut aller plus loin et étendre le plafonnement des loyers aux locations de courte durée.
Il est aussi à l'origine d'une lettre adressée à Ursula von der Leyen, et co-signée par une alliance de 10 villes européennes dont Rome et Amsterdam, demandant à être en première ligne des politique de logement et à gérer directement les fonds européens alloués.
"Le problème que nous avons actuellement dans de nombreuses villes européennes est qu’il y a une collision entre le droit au logement et le droit à l’utilisation économique ou touristique de ces logements", assure Jaume Collboni, maire de Barcelone.
"À Barcelone nous avons choisi de défendre le droit à l’accès au logement par rapport à l’utilisation touristique du logement", ajoute-t-il.
Il demande ainsi à la Commission européenne de donner une couverture légale à l'encadrement des loyers par les municipalités.
La nouvelle Commission veut s'engager sur ce sujet et s'est dotée pour la première fois d'un Commissaire au logement.
Celui-ci devrait proposer un texte dans les mois à venir, bien que le logement soit une compétence des États membres.