Education : les pays d'Asie du sud-est caracolent en tête du classement Pisa

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Par Euronews
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Mathématiques, lecture, sciences : Shanghaï rafle la première place du classement international Pisa 2012 sur les performances des élèves de 15 ans, comme en 2009, talonnée par plusieurs pays d’Asie du sud-est, a annoncé mardi l’OCDE.

La Finlande reste toujours bien placée parmi les 65 pays ou économies mais perd un peu de terrain. La France se maintient dans la moyenne mais elle continue d‘être fortement marquée par les inégalités sociales et scolaires.

Shanghaï a participé aux tests pour la première fois en 2009. Trois ans plus tard, elle obtient des résultats bien au-dessus de la moyenne des 34 pays de l’OCDE, une avance correspondant à près de trois années de scolarité en maths par rapport à la moyenne, à plus d’un an et demi en lecture, et à plus de trois trimestres en sciences.

Parmi les cinq pays les plus performants, on trouve Singapour et Hong-Kong dans le trio de tête pour chacune des épreuves. Suivent Taïpeh, la Corée, le Japon, ou la Finlande pour les sciences.

“Déjà très performants en 2009, Shanghaï, Hong-Kong et Singapour ont continué à augmenter leurs performances dans les trois domaines. Du coup, la Finlande se retrouve avec un léger recul, sachant qu’il y a aussi de plus en plus de pays qui participent” à l’enquête Pisa, souligne Sophie Vayssettes, de la direction de l’Education de l’OCDE.

Trente pays participaient à la première enquête de 2000

Les systèmes éducatifs asiatiques fonctionnent bien car “ils demandent beaucoup aux élèves. Il y a une culture de l‘éducation : parents, enfants, enseignants, tout le monde travaille dans le même sens”, explique Eric Charbonnier, spécialiste de l‘éducation à l’OCDE. Il y a “l’idée de toujours s’améliorer, corriger ses faiblesses et mettre les enfants dans les meilleures conditions pour apprendre”.

Réduire les inégalités

La formation des enseignants est aussi la clé de la réussite: “tous les pays qui sont en tête, qui ont progressé, ont mis la formation des enseignants au coeur” de leur système, ajoute-t-il. La France a remis sur pied cette formation à la rentrée 2013. Le Brésil, la Colombie, l’Estonie, Israël, le Japon et la Pologne, qui ont progressé, “ont mis en place des politiques pour avoir des enseignants plus qualifiés avec l’exigence de diplômes d’enseignement, des incitations pour attirer les meilleurs étudiants dans le métier, des hausses de salaire et un encouragement à la formation continue des profs”, relève le rapport.

Au cours de la dernière décennie, Pisa “est devenue le premier étalon pour évaluer la qualité, l‘équité et l’efficacité des systèmes scolaires”, souligne le secrétaire général de l’OCDE Angel Gurria en préambule du rapport. L’enquête permet ainsi “aux gouvernements et aux éducateurs d’identifier des politiques efficaces qu’ils peuvent adapter à leurs contextes locaux”.

L’Allemagne avait vécu un véritable “choc Pisa” en 2000, “ses inégalités étaient énormes et même les immigrés de deuxième génération réussissaient moins bien que ceux de première génération”, rappelle M. Charbonnier, relevant que le pays, comme quelques autres, a “vraiment réduit de façon significative ses inégalités, donc c’est possible”.

Une voie que la France n’a pas réussi à trouver. Alors qu’elle est dans la moyenne de l’OCDE, les inégalités scolaires se sont creusées depuis 2003, avec une moindre probabilité de réussir pour les élèves défavorisés.

“En France, la corrélation entre le milieu socio-économique et la performance est bien plus marquée que dans la plupart des pays de l’OCDE”, souligne l’enquête. “Lorsqu’on appartient à un milieu défavorisé, on a aujourd’hui clairement moins de chances de réussir qu’en 2003”. Et “les élèves issus de l’immigration sont au moins deux fois plus susceptibles de compter parmi les élèves en difficulté”. Dans le bas du classement, on trouve le Pérou, le Qatar, l’Indonésie, la Colombie, le Kazakhstan ou encore l’Albanie mais des progrès ont été réalisés en augmentant, par exemple, le nombre de bons élèves et en réduisant le nombre des élèves faibles.

AFP

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