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Les « vrais outsiders » de Sotchi : le Timor oriental

Les « vrais outsiders » de Sotchi : le Timor oriental
Tous droits réservés 
Par Vincent Coste
Publié le
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Face aux armadas russes, américaines, norvégiennes ou encore autrichiennes, de petites délégations entendent faire parler d’elles lors des Jeux olympiques de Sotchi. Pour elles, leur présence même en Russie est une victoire. Cette année, certaines nations participent même à leurs premières Olympiades, des pays dont la tradition en matière de sports d’hiver est tout sauf évidente, tel le Togo par exemple. Euronews vous propose de passer en revue ces sportifs venus d’horizons parfois lointains.

Le funambule sur « patins à neige » du Timor oriental

A Sotchi, Yohan Goutt Goncalves s’apprête à disputer ses premiers Jeux olympiques. A 19 ans, il a été le porte-drapeau son pays, le Timor oriental, lors de la cérémonie d’ouverture. Il est le seul athlète de sa délégation, qui participe pour la première fois aux JO d’hiver. Le 22 février, il s’élancera sur la piste de Rosa Khutor pour disputer l’épreuve de slalom.

Le Timor oriental est un pays jeune, il ne s’est invité au concert des nations qu’en 2002. Le sort de cette ancienne colonie portugaise est intiment lié à celui de l’Indonésie, avec laquelle elle partage l’île de Timor. En 1975, les forces armées indonésiennes envahissent la partie orientale de l’île, toujours contrôlée par Lisbonne. Un an plus tard, le Timor oriental est annexé par Djakarta. Pour la population locale, la répression est féroce, sanglante. L’usage du portugais, qui a imprégné ce territoire depuis l’arrivée des premiers colons au XVIIe siècle, est proscrit. Pour certains habitants, la seule issue sera l’exil.

Le destin de Yohan Goutt Goncalves s’inscrit dans cette histoire. Sa mère, ainsi que d’autres membres de sa famille ont fui le Timor oriental pour s’installer en Australie. A l’occasion d’un voyage à Paris, elle rencontre celui qui deviendra son mari. La France devient, par la suite, sa nouvelle terre d’accueil.

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Yohan, alors enfant, fait montre de grandes qualités lorsqu’il déboule les pistes en vacances dans les Alpes avec ses parents. C’est à cette époque qu’un ami de la famille fera germer une idée folle : représenter un jour le Timor oriental aux Jeux olympiques. Depuis, le jeune homme a tout fait pour vivre son rêve. Toujours épaulé par sa famille, à qui l’on doit notamment la création de la fédération de ski du Timor oriental, Yohan Goutt Goncalves a donc atteint son objectif. Mais, cet objectif a un coût : 70 000 euros par saison. Sa présence à Sotchi lui permettra, peut-être, de trouver des sponsors pour continuer à représenter son pays lors de compétitions internationales.

Sur sa route vers Sotchi, le jeune homme, étudiant à Paris, a été reçu par Taur Matan Ruakqui, le président du Timor oriental pour expliquer à ce dernier en quoi consiste exactement le ski. Cette pratique sportive est totalement inconnue par la grande majorité des habitants du pays. Le mot et le concept même de ski n’existe pas en tétoum, la seconde langue officielle du Timor Oriental. Yohan a tout fait pour expliquer à ses compatriotes ce qu’il allait faire dans la lointaine Russie. « J’ai essayé du mieux possible : on parle là-bas de patins à neige. J’ai reçu beaucoup de messages de soutien sur Facebook, dont certains m’ont fait pleurer. Ils me disaient qu’ils n‘étaient pas bien sûrs de ce que je faisais, mais que c‘était formidable pour le Timor », a-t-il indiqué.

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Le Franco-Est-timorais espère être classé dans les 40 premiers à l’issue de sa course. Mais, une chose est entendue : Il sera de nouveau partant pour l’aventure en 2018, pour le rendez-vous en Corée du Sud. Et cette fois-ci, il ne sera sans doute pas le seul athlète représentant son pays. En effet, son frère cadet pourrait suivre sa piste.

Dans la même série :Les « vrais outsiders » de Sotchi : la JamaïqueLes « vrais outsiders » de Sotchi : le NépalLes « vrais outsiders » de Sotchi : les Tonga

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