Ukraine : vivre près de la zone séparatiste de Louhansk

Ukraine : vivre près de la zone séparatiste de Louhansk
Par Sergio Cantone avec Sandrine Delorme
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La ligne de séparation est à une centaine de mètres de la petite ville de Stanitsa Luhanska. Ici, la situation est tendue. La ville a lourdement payé

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La ligne de séparation est à une centaine de mètres de la petite ville de Stanitsa Luhanska. Ici, la situation est tendue. La ville a lourdement payé le prix des affrontements entre l’armée ukrainienne et les insurgés de la République auto-proclamée de Louhansk. Et ça continue…

Les Ukrainiens sont obligés de passer par ce point de contrôle pour se rendre d’un territoire à l’autre, de Stanitsa Luhanska dans la zone contrôlée par Kiev à celle des rebelles pro-russes, et vice-versa.

Nous voudrions savoir quand ce bazar prendra fin, l’Ukraine c’est ici, et c’est là-bas, nous voulons savoir pourquoi ils ont coupé cette partie de l’autre ? Pourquoi on doit passer par ce check-point avec des passeports ukrainiens ? Je suis Ukrainienne, mes enfants sont Ukrainiens et ils n’y sont pour rien si ces terroristes ont pris le pouvoir. Qu’on retrouve notre liberté !“ dit cette femme qui vit à Stanitsa mais dont la fille travaille et vit à Louhansk.

Il fait froid, en dessous de zéro et côté Stanitsa, des tentes ont été installées pour offrir aux gens de quoi attendre au chaud, prendre un thé, un café.

Les gens passent en moyenne une heure à attendre ici des deux côtés du point de contrôle.

Ils vont voir leur famille, parfois retirer leur retraite, car Kiev ne les paie plus dans les zones séparatistes étant donné qu’il n’y a plus aucune voie officielle pour les distribuer.
Ils vont aussi acheter et vendre des produits, sachant que les prix sont au moins deux tiers plus élevés côté rebelle.

Avant la guerre, Stanitsa produisait des légumes, mais nombre d’exploitations agricoles ont été détruites par les bombardements :

Nous faisions pousser des tomates et des concombres, c‘était notre revenu. Nous les vendions à Louhansk, pas seulement, mais principalement. Mais maintenant nous ne pouvons plus rien faire pousser, plus rien vendre, nous ne pouvons plus vivre ici, donc nous avons déménagé chez notre fille.

Lourdement bombardée pendant la phase la plus dure du conflit, Stanitsa Luhanska doit être reconstruite.

L’UNHCR est venue jusqu’ici fournir des matériaux à ceux dont les maisons sont réparables : tuiles, briques, bois, ciments, fenêtres, clous…

Nous avons d’abord mené des projets pilotes à Lysychansk, sur l’ancienne ligne de front, il reste des maisons debout et les conditions permettent vraiment de travailler en sécurité. Pour cette année, les villes sur l’ancienne ligne de front continueront probablement à rester la priorité pour la reconstruction, mais on arrivera jusqu’ici, ce n’est qu’une question de temps“ explique le responsable de la mission Jeff Wilkinson.

Avec d’autres organisations internationales, le gouvernement ukrainien a démarré un programme de reconstruction, mais Stanitsa Louhanska n’en fait pas encore partie, à cause de sa proximité avec la zone séparatiste. Elle serait en première ligne si jamais les combats reprenaient un jour…

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