Espagne : de nouvelles législatives en juin aux conséquences imprévisibles

L’Espagne est condamnée à de nouvelles élections. Aucun des leaders des quatre principaux partis n’est en mesure de former un gouvernement . Les nouveaux entretiens entre les dirigeants politiques et le roi n’ont pas abouti: aucun candidat ne dispose d’appuis suffisants pour obtenir la confiance de la chambre des députés.
Les élections du 20 décembre dernier ont débouché sur un Parlement tellement fragmenté qu’aucune majorité n’a pu émerger. Le bipartisme PP/PSOE, conservateurs -socialistes a volé en éclat avec l’arrivée de deux nouveaux partis, Podemos et Ciudadanos, rendant très difficile l’investiture d’un candidat au poste de chef du gouvernement.
Mariano Rajoy, vainqueur des législatives, n’a même pas présenté sa candidature, fait inédit dans l’histoire récente du parlement espagnol. Et quand le roi charge le leader socialiste Pedro Sánchez, de le faire, il n’a pas eu les soutiens suffisants. Le PP et Podemos le bloquent aux deux séances d’investiture. Seuls les députés de Ciudadanos, le nouveau parti libéral, le soutiennent.
Au préalable Sánchez et Rivera avaient signé un pacte de 200 mesures auquel Podemos, troisième force au Parlement, n’a pas voulu se joindre.
Depuis quatre mois, le pays est dirigé par un gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes.
Les Espagnols font preuve de patience en espérant un accord de dernière minute entre les partis pour éviter un nouveau scrutin.
Pour Enrique Serbeto, journaliste au quotidien ABC, c’est le constat d’un échec dont les conséquences sont imprévisibles :
Nul ne peut prédire si le prochain Parlement aura une composition substantiellement différente à celle issue des législatives de décembre 2015 et qui aura bloqué politiquement l’Espagne pendant six mois.