La colère des députés arabes israéliens.
La colère des députés arabes israéliens. En cause : une loi controversée sur l‘éviction de parlementaires qui soutiendraient le terrorisme contre l’Etat d’Israël ou “se livreraient à des incitations au racisme”. Ils affirment que cette législation ne visent qu’eux. Le député arabe Ayman Odeh accuse le Premier ministre Benyamin Netanyahu de provoquer la minorité arabe et de saper la démocratie.
“La stratégie évidente du Premier ministre est de s’en prendre à la minorité arabe. C’est pour cette raison qu’il a élevé le seuil électoral, il s’est toujours opposé à nous, parce qu’il a peur de notre influence. Nous sommes 20% de la population, si nous devenons légitimes, il ne restera pas Premier ministre et l’aile droite ne gouvernera plus le pays”.
Le député et ministre Ze’ev Elkin soutient cette loi :
“Une loi, qui existe aussi dans d’autres pays, a été adoptée pour permettre à la Knesset , en vertu d’un large consensus, de dire “voilà”, il y a des membres du Parlement qui soutiennent ouvertement le terrorism. Cela est impossible, c’est contraire aux obligations contractées quand les députés ont été élus. Les Israéliens et le système politique ne sont plus disposés à accepter cela.”
L‘éviction d’un député ne peut intervenir qu’avec le soutien d’au moins 90 parlementaires sur 120.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait soutenu au début de l’année ce projet de loi à la suite de la polémique provoquée par la visite de trois députés arabes israéliens d’opposition à des proches d’auteurs palestiniens d’attaques tués par les forces israéliennes. Ces députés avaient expliqué qu’ils avaient seulement assisté à une réunion d’un comité réclamant la restitution par Israël des corps des Palestiniens à leurs familles.
Le président Reuven Rivlin, qui ne dispose que de pouvoirs symboliques, avait quant à lui affirmé il y a quelques mois qu’on ne pouvait permettre au Parlement “dont les représentants sont choisis par le peuple, de remette en cause à sa guise le choix des électeurs”.
Les députés arabes israéliens devraient faire appel à la Cour suprême.
avec AFP