La Saatchi Gallery expose des inconnus dignes d'être connus

La Saatchi Gallery expose des inconnus dignes d'être connus
Par Wolfgang SpindlerStéphanie Lafourcatère
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Dans cette édition de Cult, nous découvrons l'exposition Known Unknowns présentée jusqu'au 12 août à la Saatchi Gallery. L'institution londonienne veut offrir une plus grande visibilité à des artistes qu'elle juge prometteurs, pour certains très jeunes, comme la peintre Mona Osman.

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La Saatchi Gallery de Londres a choisi de mettre en lumière à l'occasion d'une exposition majeure, 17 artistes contemporains encore méconnus du grand public.

"On l'a appelée Known Unknowns [ndlr : Inconnus connus] parce qu'on a formé un groupe d'artistes très éclectique avec des œuvres issues de nos collections," précise Philippa Adams, directrice senior à la Saatchi Gallery. "On s'est dit qu'ils avaient besoin d'une plus grande visibilité : les uns sont déjà très respectés dans le monde de l'art, les autres sont émergents, ils viennent de finir leurs études," fait-elle remarquer.

"Les coulisses de la personnalité"

Mona Osman fait partie des artistes sélectionnés. Jusqu'à il y a peu, cette jeune peintre travaillait comme serveuse dans un restaurant associé à une petite galerie. "En 2016, il y avait de l'espace libre dans la galerie, alors on m'a demandé d'y exposer mon travail et j'ai dit : 'Bien sûr, je suis ravie'," raconte-t-elle. "Un jour," poursuit-elle, "Sir Saatchi est venu voir l'exposition et il a acheté à ce moment-là, six de mes œuvres."

Le collectionneur d'art avait été impressionné par ses toiles qui évoquent la difficile quête d'identité et d'appartenance à un groupe. "Je suis très intéressée par ce que j'appelle les coulisses de la personnalité, la partie que l'on n'aime pas montrer," explique Mona Osman. "Le titre de ce tableau, c'est "I'm only doing this because I love you" ["Je fais ça simplement parce que je t'aime"] et ce que j'avais en tête, c'était de représenter cette dynamique d'amour viciée quand les gens disent agir au nom de l'amour alors qu'ils oppriment l'autre et que cela devient quelque chose d'étouffant plutôt qu'un acte de tendresse," souligne-t-elle.

"L'immatérialité de la peinture poussée à l'extrême"

L'exposition se compose d'un pêle-mêle de formes artistiques : sculptures, vidéos et collages notamment. Le point commun de ces artistes ? Leur désir d'explorer de nouveaux terrains. 

C'est le cas de Rannva Kunoy qui signe une série de quasi-monochromes : "L'idée de réaliser ces peintures m'est venue après environ huit ans d'expérimentation en atelier," raconte-t-elle avant d'ajouter : "Quand on regarde la surface des œuvres, elle est étonnamment fine, il n'y a pas de texture. Donc essentiellement, ce travail vise à emmener l'immatérialité de la peinture le plus loin possible, au niveau le plus extrême," assure-t-elle. 

"Ce sont des pigments cristallins, donc ils réfléchissent la lumière dans la toile et vers l'extérieur : il y a un effet de mouvement dans ces tableaux parce que quand vous vous déplacez devant, la couleur change ; cela ressemble à une lampe, à un système d'éclairage," estime la peintre

Parmi les thèmes abordés par les œuvres exposées : la représentation du corps à l'ère du numérique.

Known Unknowns est à découvrir à la Saatchi Gallery jusqu'au 12 août.

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