Une nouvelle ère pour la Grèce ?

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Tous droits réservés REUTERS/Alexandros Avramidis
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Par Akis Tatsis
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Le 20 août prochain, la Grèce ne sera plus sous tutelle de ses créanciers. Une sortie de crise en trompe-l’œil pour un pays qui a enduré 8 années d'austérité. Une nouvelle ère s'ouvre-t-elle pour l'économie grecque ?

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Les créanciers de la Grèce ont acté vendredi la fin des programmes d'aide qui pèsent sur elle depuis huit ans. 8 ans marqués par des mesures drastiques d'austérité. Conséquence : 35 % de la population vit ici en dessous du seuil de pauvreté.

L'Eurogroupe prévoit un excédent budgétaire primaire très ambitieux de 2,2% en moyenne d'ici 2060. Un objectif très difficile à tenir. Les patrons grecs craignent une augmentation de taxes pour les entreprises.

« Aucune entreprise, dans un contexte de mondialisation, ne peut fonctionner avec un système fiscal qui prélève 52 % de son chiffre d'affaires », affirme Konstantinos Michalos, le président de la Chambre de commerce et d'Industrie. « J'espère qu'un nouvelle réforme fiscale va réduire les coûts non-salariaux. »

Pour faire rentrer de l'argent, la Grèce a augmenté les impôts. Elle a vendu 15 aéroports, la société ferroviaire nationale et sa compagnie d'électricité doit suivre.

« Nous n'aurions pas obtenu la fin des programmes d'aide si l'économie grecque n'avait pas réussi à dégager un excédent budgétaire primaire », explique le ministre de l'Énergie George Stathakis. « La suite, j'espère, c'est une réduction des impôts des entreprises. Je pense que cela relève du bon sens et cela ne devrait faire l'objet d'aucun débat ou conflit politique. »

La Grèce a renoué avec la croissance en 2017 : +1,4 %. Une reprise qui doit être accompagnée par des réformes en profondeur, selon le président de la chambre économique Konstantinos Kollias :

« Il faut pour la Grèce un nouveau système fiscal ainsi qu'un nouveau système de protection sociale parce que les travailleurs indépendants en ont besoin. Les banques doivent retrouver un fonctionnement normal, limiter les prises de positions risquées afin d'injecter des liquidités dans l'économie réelle. Il faut également mener à bien des réformes pour réduire la bureaucratie, accélérer notre administration et accélérer les démarches pour les entrepreneurs qui créent leur structure. Tout cela contribuera à attirer de nouveaux investissements, à créer de nouveaux emplois et nous assurer d'une croissance durable. »

Le gouvernement du premier ministre Alexis Tsipras promet que l'austérité sera remplacée par la justice sociale. Efi Achtsioglou, ministre du Travail, envisage dès l'an prochain une baisse d'impôts et une hausse des salaires :

_**« Dès le mois d'août, nous allons rétablir les principes de base des négociations collectives. C'est une priorité pour les travailleurs afin qu'ils puissent obtenir de meilleurs salaires et des meilleures conditions de travail. En même temps, nous voulons augmenter le salaire minimal. Avec ces deux mesures, nous nous assurons ainsi que tous les salaires vont augmenter, à tous les niveaux, dans tous les secteurs. »

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Notre correspondant à Athènes conclue : « Le premier ministre Alexis Tsipras a déclaré que malgré les résultats positifs salués par Eurogroupe, le pays devra rester -sur le "chemin prudent de l'équilibre fiscal". Les Grecs a enduré huit années très difficiles. Les chiffres de la production laissent à penser que c'est le bon moment pour une réelle reconstruction de la Grèce. Les forces politiques vont donc devoir prendre leurs responsabilités pour relever le défi posé par la fin du programme d'aide. »

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