L'alchimie entre Leonidas Kavakos et son Stradivarius

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Par Katharina Rabillon
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Musica a rencontré le virtuose grec Leonidas Kavakos en marge de son interprétation du Concerto pour violon de Stravinsky au Luxembourg aux côtés de l'Orchestre Philharmonique du pays. Il s'est confié sur le rapport tout particulier qu'il entretient avec son Stradivarius "Willemotte" de 1734.

En marge d'une édition de Musica consacrée à Leonidas Kavakos qui a interprété le Concerto pour violon de Stravinsky au Luxembourg, nous interrogeons le virtuose grec sur le lien tout particulier qu'il entretient avec son Stradivarius "Willemotte" de 1734.

Leonidas Kavakos a joué sur différents Stradivari au cours de sa carrière. Mais le Stradivarius "Willemotte" qu'il avait croisé sur son chemin il y a 24 ans lui avait laissé une forte impression. Ce violon de 1734 n'était pas en vente à l'époque. L'an dernier, le virtuose grec a finalement eu l'opportunité de l'acquérir. "Les violons, c'est comme les êtres humains, on n'oublie jamais le visage de ceux qui nous intéressent," fait-il remarquer.

Leonidas Kavakos se passionne pour l'art de la lutherie. Stradivarius "a réalisé celui-ci assez tard dans sa vie et tout d'abord, je dois dire que c'est incroyable qu'un homme d'un tel âge - il a vécu jusqu'à l'âge de 93 ans - ait fabriqué des instruments jusqu'à ses derniers jours : c'est un miracle !" s'enthousiasme-t-il.

"Il faisait tout le temps des expériences"

"Je crois qu'il a été probablement le seul ou l'un des rares luthiers à avoir été aussi célèbre en son temps," poursuit le violoniste grec. "Stradivari fabriquait déjà des instruments pour les Médicis, il touchait d'énormes commissions des plus grandes familles nobles de son époque," explique-t-il avant d'ajouter : "Quand il a atteint un certain âge, il a impliqué son fils dans son activité et ce qui est remarquable, c'est que de temps à autre, on découvre un instrument dans lequel il n'y a pas d'interférence de la part de son fils : c'est le cas de celui-ci," indique-t-il en montrant son violon.

Leonidas Kavakos confie son admiration pour le célébrissime luthier : "Il faisait tout le temps des expériences avec les modèles qu'il cherchait à réaliser, il changeait constamment d'idée ; même s'il a eu beaucoup de succès, il ne se contentait pas de créer toujours la même chose : c'est formidable, on peut tous en tirer une leçon," estime-t-il_._

"Un instrument d'exception"

 Le violoniste poursuit : "Ces instruments ont été fabriqués avant l'époque de Mozart, donc toutes les notions d'orchestre et de concert étaient totalement différentes et pour autant, ce sont toujours les mêmes violons. Ils ont eu bien sûr subi de petites modifications, très légères, qui nous permettent de jouer sans l'aide de micros dans des salles de concert et aux côtés de grands orchestres," insiste-t-il.

Le musicien conclut : "C'est extraordinaire parce que c'est comme avec les gens : il y a cette sorte d'alchimie, d'interaction ou d'énergie qui passe entre l'instrument et l'interprète et cela crée une atmosphère toute particulière et c'est exactement ce qui fait l'essence d'un instrument d'exception."

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