Le Niger, gendarme de l'Europe pour la migration ?

Le Niger, gendarme de l'Europe pour la migration ?
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Par Sophie Claudet
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Avec le soutien de l'Union européenne, le Niger tente d'empêcher les migrants africains illégaux de rejoindre l'Europe. Cela fonctionne-t-il ? Et à quel prix pour ce pays longtemps dépendant du business de la migration ? Réponse dans ce numéro d'Insiders.

Dans cette nouvelle édition, Insiders est au Niger, la porte d'entrée de l'Afrique vers l'Europe. Ce pays mène depuis deux ans, la lutte contre la migration irrégulière avec le soutien de l'Union européenne. Une mission qui a ses limites comme l'a constaté notre reporter sur place Valérie Gauriat.

Chaque année, au moins 100.000 migrants partent du Niger ou transitent par ce pays pour se rendre en Libye dans l'espoir de rejoindre l'Europe. Un phénomène qui en réalité, appartient au passé car depuis deux ans, le Niger joue le rôle de gendarme de l'Europe en matière de migration.

L'idée est simple : mobiliser les forces de l'ordre pour empêcher les migrants de quitter le Niger et identifier les rares chanceux éligibles à l'asile en Europe et les accueillir dans des centres de transit en attendant leur départ du Niger.

Les limites des aides européennes

En échange de ses efforts pour endiguer la migration illégale, ce pays qui figure parmi les plus pauvres du monde, reçoit des fonds européens notamment pour aider les passeurs à se tourner vers des emplois légaux. Mais cela fonctionne-t-il ? Cela dépend pour qui. Pour l'Europe, certainement : le nombre de migrants qui transitent par le Niger a beaucoup diminué. Pour le Niger, un peu moins. 

Les financements européens ne parviennent pas à suffisamment de personnes et ne peuvent pas compenser les pertes subies par une économie fortement dépendante du business de la migration comme nous le découvrons dans le reportage de Valérie Gauriat dans la région d'Agadez au Niger, sur la route vers la Libye, où les passeurs continuent leur trafic.

300.000 personnes bloquées au Niger

Le Niger doit aussi faire face aux milliers de migrants africains qui reviennent de Libye après y avoir été victimes de toutes sortes d'abus et qui attendent de pouvoir rentrer dans leur pays d'origine. Quelque 300.000 personnes - migrants, réfugiés et rapatriés dont des enfants - sont aujourd'hui bloqués au Niger.

Dans le cadre de l'émission, nous retrouvons notre journaliste Valérie Gauriat en studio avec Sophie Claudet. Elle évoque ainsi la situation au Niger qui peine à lutter contre la migration irrégulière vers la Libye et l'Europe et indique : "Les objectifs de l'UE ne sont pas atteints". Elle revient aussi sur la crainte répandue sur place que les jeunes ne deviennent des criminels, voire ne rejoignent des groupes armés, faute de perspectives d'avenir.

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