Détecter dans les yeux, des maladies oculaires, mais aussi neurodégénératives

En partenariat avec The European Commission
Détecter dans les yeux, des maladies oculaires, mais aussi neurodégénératives
Par Julian GOMEZ
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Futuris rencontre des chercheurs qui dans le cadre d'un projet européen, développent de nouvelles technologies optiques qui changeront la donne dans le diagnostic précoce de maladies oculaires, mais aussi neurodégénératives comme la DMLA.

Dans cette édition de Futuris, notre journaliste Julián López Gómez se penche sur cette question : "Comment améliorer le diagnostic précoce de maladies oculaires, mais aussi neurodégénératives grâce à des techniques sûres et précises ? Des chercheurs européens y répondent en gardant un œil sur les dernières technologies optiques," précise-t-il.

Plus grand hôpital d'Autriche, l'Hôpital général de Vienne examine des dizaines de patients par jour dans son service d'ophtalmologie. Une maladie est régulièrement passée à la loupe : la dégénérescence maculaire liée à l'âge ou DMLA.

Le diagnostic est tombé cet été pour Bärbel Langer, ancienne psychothérapeute de 79 ans. La partie de ses yeux nécessaire pour la vision fine et précise est endommagée. "J'avais remarqué que quand je lisais de près, un livre ou un journal, je voyais de moins en moins bien et j'ai commencé à prendre une loupe pour lire," raconte-t-elle.

"Détecter tant que la vision est bonne"

La dégénérescence maculaire pourrait affecter jusqu'à 196 millions de personnes à travers le monde en 2020 d'après les dernières études. C'est l'une des causes de cécité les plus fréquentes. Or souvent, les symptômes ne se déclenchent que tardivement.

"Cette maladie est très difficile à diagnostiquer, particulièrement à un stade précoce, parce qu'elle se place sur une partie très petite de la rétine : la macula qui ne mesure qu'un millimètre," indique Ursula Schmidt-Erfurth, directrice du service d'ophtalmologie à l'Hôpital général de Vienne. "Ce qui veut dire que de tout petits changements dans la rétine peuvent causer des dégâts importants et c'est pour cela qu'il est très important de les détecter le plus tôt possible tant que la vision est encore bonne," souligne-t-elle.

Des scientifiques autrichiens, mais pas seulement, travaillent justement dans le cadre d'un projet de recherche européen baptisé MOON, sur une toute nouvelle technique destinée à améliorer le diagnostic. Ce qui pourrait à terme, favoriser le développement de nouvelles thérapies.

"Des images non invasives avec une résolution bien meilleure"

Leur approche s'appuie sur trois technologies optiques très complexes. Elle devrait permettre aux médecins de "voir" ce qu'il y a à l'intérieur des yeux des patients, à l'échelle moléculaire.

"Cette technologie vise à fournir des images non invasives similaires à celles qu'on a déjà, mais avec une résolution bien meilleure," déclare Matthias Salas, ingénieur électricien à l'Université de médecine de Vienne, avant d'ajouter : "On est capable de voir comment la vascularisation se fait dans la rétine."

Parmi les technologies utilisées, la spectroscopie Raman, la fluorescence et la tomographie par cohérence optique. Les yeux étant des organes sensibles, le principal défi consiste à garantir la sécurité des patients quand on les examine avec ces outils.

"L'un des défis avec cette méthode, c'est bien sûr, la sensibilité de l'oeil à la lumière," reconnaît Rainer Leitgeb, coordinateur du projet MOON et physicien médical à l'Université de médecine de Vienne. "Le grand avantage de cette méthode, c'est qu'on n'a pas besoin de toucher l'œil, on envoie de la lumière dans l'œil, on peut l'examiner en détails grâce à cette lumière et on peut mesurer la lumière qui sort de l'œil et c'est cette lumière qui contient toutes les informations qu'il nous faut pour le diagnostic," précise-t-il.

"Les maladies neurologiques peuvent se voir dans la rétine"

Et comme le disent les scientifiques, les yeux sont des "fenêtres ouvertes" sur le cerveau, cette technologie pourrait également être utilisée pour la détection précoce d'autres maladies.

"La rétine humaine change très peu au cours de la vie. S'il y a des changements, ils résultent de maladies," fait remarquer la professeure Ursula Schmidt-Erfurth. "Cela peut être des changements dans les vaisseaux centraux : par exemple, on peut très bien détecter l'hypertension ou le diabète dans la rétine, mais les maladies neurologiques peuvent aussi se voir dans la couche nerveuse de la rétine comme la sclérose en plaques et la maladie d'Alzheimer," dit-elle avant de conclure : "Tous ces changements qui affectent le système nerveux central peuvent être détectés dans la rétine."

Quand la technologie sera prête, les chercheurs lanceront des essais cliniques sur une centaine de patients : des volontaires sains et des personnes atteintes de DMLA et d'Alzheimer.

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