"State of the Union" : semaine cruciale au Parlement britannique

"State of the Union" : semaine cruciale au Parlement britannique
Par Euronews
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Si l'accord proposé par la Première ministre Theresa May est rejeté, les chefs d'entreprise et les investisseurs craignent que la cinquième économie mondiale ne s'effondre et quitte l'Union européenne, sans filet de sécurité.

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Stefan Grobe, Euronews :

"Voilà à quoi cela ressemble lorsqu'un gouvernement s’amuse avec des camions. Dans le Kent, au sud de l’Angleterre, voici une sorte d’aperçu d’un Brexit sans accord.

Le gouvernement britannique a rassemblé 87 camions dans un aéroport peu utilisé, pour un trajet jusqu’à Douvres, la plus importante porte commerciale du Royaume-Uni vers l'Europe continentale. Et tous camions se sont engagés sur l'autoroute pour voir s'ils ne provoquaient pas de bouchons.

Au bureau de Bruxelles, nous adorons tout ce qui a un lien avec le Brexit. A quel moment avons-nous déjà vu un gouvernement faire la répétition d’une pagaille économique ? 87 camions ont été utilisés pour cet essai mais quelle serait la situation si en réalité, le double de véhicules se trouvait sur cette route ?

Si l'accord proposé par la Première ministre Theresa May est rejeté, les chefs d'entreprise et les investisseurs craignent que la cinquième économie mondiale ne s'effondre et quitte l'Union européenne, sans filet de sécurité.

"L'idée que la Grande Bretagne fasse affaire dans de mauvaises conditions avec son marché le plus important serait ahurissante", a commenté cette semaine le secrétaire d'Etat britannique aux Affaires.

De son côté, Theresa May a essuyé une nouvelle défaite cette semaine, lorsque le Parlement lui a demandé de présenter un plan B sous trois jours, au cas où les députés rejetteraient le plan actuel.

Et face à cette étape cruciale, nous sommes en droit de penser que cette répétition de camions, n’était, en fin de compte, pas une si mauvaise idée…

Pendant ce temps, l'Europe continentale prend un nouveau départ politique en 2019, avec des élections européennes en mai.

Et pour cela, certains partis politiques sont déjà à la recherche d'éventuels partenaires de danse. Prenons, par exemple, l'Italien Matteo Salvini, le chef de la Ligue. Il s'est rendu en Pologne cette semaine, pour tenter de faire équipe avec les partisans de l’extrême droite dans le pays.

Tous deux sont eurosceptiques, c'est le moins que l'on puisse dire, et ils y voient une excellente occasion de faire avancer leur bateau s’ils remportent ces élections.

Il faut dire que les populistes prennent de l'ampleur dans toute l'Europe et le Brexit pourrait à nouveau jouer les troubles fêtes. Reste à savoir désormais si l'une de ces alliances populistes entre pays mènera à de graves perturbations de la politique européenne.

Et comme dirait Donald Trump : "Attendons de voir ce qu’il se passe."

Avez-vous remarqué que c’est l'une des phrases préférées du président américain ? "Attendons de voir ce qu’il se passe." Il la répète sans cesse.

Pour l’heure, il est toujours empêtré dans cette affaire de « shutdown », c’est-à-dire de la fermeture de l’administration fédérale, à cause de son projet de construire un mur le long de la frontière avec le Mexique.

Une crise dont on ne voit pas encore le bout car les négociations avec les représentants démocrates n'avancent pas du tout, alors comme le dirait le président, « Attendons de voir ce qu’il se passe."

Et comme si Trump n'avait rien de mieux à faire, il a déclenché un autre conflit avec l'Europe en rétrogradant le statut diplomatique de l'Union européenne, sans même prévenir Bruxelles.

Voici un aperçu des principaux événements de la semaine à venir :

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Mardi, c'est l'heure du spectacle pour la Première ministre britannique Theresa May et le Parlement de son pays, puisque les députés se prononceront enfin sur l'accord du Brexit négocié avec l'UE.

Si l'accord est rejeté, le pays pourrait se préparer à une crise constitutionnelle majeure.

Mercredi, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez s'adressera au Parlement européen à Strasbourg pour donner sa vision de l'avenir de l'Europe.

Jeudi, le président russe Vladimir Poutine rencontrer son homologue serbe Aleksandar Vucic à Belgrade, pour discuter au sujet des tensions avec le Kosovo, de la coopération économique et des questions régionales.

Place aux arts, désormais. Je suis sûr que vous connaissez le célèbre tableau d'Eugène Delacroix, "La liberté guidant le peuple", et qui commémore la révolution de juillet 1830, au cours de laquelle le roi de France Charles X a été renversé.

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Ce chef-d'œuvre aurait inspiré le roman "Les Misérables" de Victor Hugo ainsi que d’autres artistes.

Voici d’autres exemples plus contemporains et… que pensez de celui-ci ?

Eh bien, si Delacroix avait vécu aujourd'hui, il aurait peut-être trouvé son inspiration dans les violentes protestations des gilets jaunes qui secouent la France depuis deux mois maintenant.

Mais Delacroix n’est plus vivant et c’est le street artiste français Pascal Boyart qui a repris le flambeau.

En solidarité avec les gilets jaunes, l’artiste a peint sa version de "la Liberté guidant le peuple" sur le mur d'une rue du 19e arrondissement de Paris.

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Notez que les manifestants peints par Pascal Boyart ne portent cette fois-ci aucune arme, à l’exception de Marianne.

Et contrairement à la version de Delacroix, elle porte aussi un soutien-gorge.

Les temps changent, les révolutions aussi.

State of The Union, c’est terminé pour aujourd’hui."

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