La Commission européenne fait de la diplomatie un axe prioritaire

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Par Ana LAZARO
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L’UE ne veut pas jouer les faire-valoir sur la scène internationale. Mais pour pouvoir peser face aux grandes puissances les 27 doivent parvenir à parler d’une seule voix.

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"Cette Commission sera une commission géopolitique". Le message de la présidente de l'institution est limpide. Ursula von der Leyen veut renforcer le rôle de l'Union européenne sur la scène internationale. L’Allemande avait annoncé la couleur dès la présentation de son équipe. "Je veux que l'Union européenne, et donc que cette Commission soit la gardienne du multilatéralisme", avait-elle précisé.

C’est au chef de la diplomatie de l’UE de mettre en musique cet engagement. Josep Borrell multiplie les déplacements à l'étranger de l'Iran au Soudan en passant par le Kosovo. Il reçoit aussi de nombreux interlocuteurs à Bruxelles. L’actualité internationale place l'Espagnol sur le devant de la scène. Il doit faire face à plusieurs crises comme en Libye ou plus récemment le long de la frontière entre la Grèce et la Turquie. 

Au Parlement européen plusieurs voix estiment qu'il était temps de voir l’Union agir de la sorte. L’eurodéputée libérale Nathalie Loiseau salue par exemple la "fermeté face à une tentative de chantage" de la part de la Turquie. Pour la Française l’Europe a "raison" de chercher à se faire respecter.

Une difficulté de procédure

Mais la politique étrangère européenne rencontre une difficulté: l'unanimité. Un Etat membre peut bloquer à lui seul la prise de décision. Josep Borrell veut éviter toute forme de véto nationale et souhaite privilégier un système à plusieurs vitesses. L’eurodéputé de droite David McAllister, propose par exemple de "tester le vote à la majorité qualifiée dans certains domaines sur une période définie. On pourrait essayer sur les sanctions".

La Commission européenne a déjà présenté une nouvelle stratégie avec l'Afrique. Elle veut faire de ce continent une priorité. 20 Commissaires européens ont fait le déplacement récemment en Ethiopie pour rencontrer les responsables l'Union africaine. Mais les organisations humanitaires restent sceptiques. "L'accent est porté sur la croissance économique et le rôle du secteur privé", déplore Luisa Fondello de Caritas Europe. "Il y a peu sur le développement, les services publics, les réponses à apporter pour lutter contre la pauvreté", ajoute-t-elle.

Les chantiers sont nombreux et complexes. Pour répondre à ces défis il faudra que cela se concrétise dans le prochain budget européen. Pour le moment la diplomatie est réduite à la portion congrue.

Journaliste • Grégoire Lory

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