Affaire Karachi : prison ferme pour les prévenus dans le volet financier

L'affaire Karachi devant le Tribunal correctionnel de Paris, le 15 juin 2020
L'affaire Karachi devant le Tribunal correctionnel de Paris, le 15 juin 2020 Tous droits réservés Thomas Coex, AFP
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Par Euronews avec AFP
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A la barre, six hommes, dont d'anciens proches de l'ex-Premier ministre français Edouard Balladur, jugés pour leur rôle dans un système de commissions occultes sur des contrats d'armement signés avec l'Arabie saoudite et le Pakistan.

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Entre 2 et 5 ans de prison ferme pour les prévenus dans le volet financier de l'Affaire Karachi, l'une des plus retentissantes de ces 30 dernières années en France.

Le financement de la campagne d’Édouard Balladur

A la barre, six hommes – industriels, politiques, businessman – dont d'anciens proches de l'ex-Premier ministre français Edouard Balladur, jugés pour leur rôle dans un système de commissions occultes sur des contrats d'armement signés avec l'Arabie saoudite et le Pakistan.

Pour le tribunal correctionnel de Paris, certains ne pouvaient ignorer l'origine "douteuse" des fonds qui auraient selon la justice permis de financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.

L'affaire des commissions est pour beaucoup étroitement liée à l'attentat de Karachi, qui avait fait 15 morts dont 11 français en mai 2002. Olivier Morice, l'avocat des familles des victimes, a exprimé sa satisfaction après le jugement, même si les prévenus ont annoncé leur intention de faire appel :

"C'est une satisfaction parce que pendant très longtemps dans ce dossier on nous a dit qu'il n'y avait pas de financement de la campagne d'Edouard Balladur. A travers la décision qui a été rendue aujourd'hui, c'est une décision extrêmement sévère, puisque les faits sont très anciens, et le tribunal a souligné qu'une sanction extrêmement lourde devait être prononcée, compte tenu de la probité de ceux qui ont œuvré au plus haut niveau de l'Etat."

Le tribunal a souligné qu'une sanction extrêmement lourde devait être prononcée, compte tenu de la probité de ceux qui ont œuvré au plus haut niveau de l'Etat.
Olivier Morice
Avocat des familles des victimes de l'attentat de Karachi

Un réseau d’intermédiaires controversé

Absent au délibéré, l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine et son ancien associé Abdul Rahman Al Assir ont écopé de la plus lourde peine, soit cinq ans de prison.

Ziad Takieddine est considéré comme l'un des intermédiaires de la vente de frégates et de sous-marins par la France à l'Arabie saoudite et au Pakistan dans les années 1990. Ces contrats avaient alors donné lieu à des commissions légales, mais les intermédiaires en auraient reversé une partie.

Ces rétrocommissions, illégales, auraient selon la justice non seulement permis d'enrichir les prévenus mais aussi de financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur. L'ancien Premier ministre et son ministre de la Défense François Léotard doivent comparaître dans les prochains mois devant la Cour de justice de la République.

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