"L'Europe ou la mort" : ces Ivoiriens qui veulent gagner l'Europe depuis la Tunisie

Candidate ivoirienne au départ vers l'Europe, 22 avril 2021, Sfax, Tunisie
Candidate ivoirienne au départ vers l'Europe, 22 avril 2021, Sfax, Tunisie Tous droits réservés FETHI BELAID/AFP or licensors
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Les migrants ivoiriens réfugiés en Tunisie sont prêts à traverser la méditerranée coûte que coûte pour rejoindre l'Europe. C'est ce qu'affirme l'association des Ivoiriens de Sfax : "ils n'ont plus le choix".

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Les migrants originaires d'Afrique subsaharienne sont environ 20 000 en Tunisie, les deux tiers viennent de Côte d'Ivoire. Et nombreux sont déterminés à rejoindre l'Europe.

Ces derniers mois, un pic de départs a été observé. Les candidats se pressent pour tenter la dangereuse traversée de la méditerranée, comme ici depuis le port de Sfax.

Inao Steave, Ivoirien de 34 ans, père d'un petit Yosef et sa femme Sozo Ange, en font partie : 

Moi je cherche un meilleur avenir pour ma famille en fait, pour avoir, comment on l'appelle un avenir radieux pour l'enfant ! E, étant ici, ce n’est pas évident ! Ce n’est pas évident ...
Inao Steave
Migrant ivoirien

Prista Kone, 28 ans vient aussi de Côte d'Ivoire. Elle a tenté la traversé l'an dernier après être arrivée en Tunisie en 2014 avec un diplôme de gestion. De retour à la case départ, sans argent, elle a fini par trouver un travail de femme de ménage et a été confronté au racisme. Sa patronne ne voulait pas qu'elle touche les enfants, elle était accusée de vol dès que quelque chose disparaissait dans la maison. Dans la rue, "les gens m'appelaient "singe" et me jetaient des pierres", dit-elle. Et elle n'est pas la seule dans ce cas parmi ses compatriotes, entassés dans une petite pièce d'un appartement d'un quartier populaire de Sfax.

"C'est tellement difficile. Aux yeux d'autres personnes, c'est mal vu de traverser la Méditerranée. Mais nous nous sentons en sécurité aujourd'hui de prendre le risque de traverser la Méditerranée pour aller de l'autre côté où on sera mieux vus, où on sera mieux traités en Europe, en Italie, en France, partout ailleurs. La Tunisie, c'est trop difficile."

Pour le responsable de l'association des Ivoiriens de Sfax, Oumar Coulibaly, ces migrants représentent souvent l'espoir de leurs familles, et ils ont été trompés dès le départ :

"Quand les Subsahariens arrivaient ici, ce n'était pas forcément pour la traversée. Il y a beaucoup qui venaient en Tunisie pour travailler. Mais on ne leur a pas dit la vérité. Ce qu'on leur a promis quand ils étaient au pays, on leur a promis des salaires énormes. Il y a certains même qui ont vendu leurs commerces, qui étaient bien placés là-bas. Quand ils sont arrivés ici, ils se sont rendus compte qu'on leur a menti carrément et donc ils n'avaient plus le choix !"

Aujourd'hui pour les 20 000 migrants d'Afrique subsaharienne, c'est "l'Europe ou la mort" conclue le responsable de l'association des Ivoiriens de Sfax.

L'année dernière, plus de 12 000 migrants en provenance de Tunisie ont débarqué en Italie, un chiffre jamais atteint depuis 2011.

Sources additionnelles • AFP

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