Protéger les enfants des abus sexuels et respecter la vie privée

Protéger les enfants des abus sexuels et respecter la vie privée
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Par Euronews
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Le Parlement européen adopte des règles temporaires pour permettre aux fournisseurs de services de poursuivre volontairement la détection de contenu pédopornographique en ligne.

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"Cela va détruire ma vie. Je veux mourir. J'ai déjà essayé de me suicider ne me laissez pas recommencer". Les mots employés par la Commissaire européenne en charge des Affaires intérieures sont ceux d'enfants victimes d'abus sexuels en ligne.

Ces violences, souvent gardées secrètes, sont peu signalées et en particulier cette année après la mise en œuvre en 2020 de nouvelles règles européennes sur la vie privée des communications électroniques. Ce texte a poussé les entreprises du web à ne plus signaler les contenus pédopornographiques de peur de ne pas respecter la réglementation.

Les eurodéputés ont donc adopté cette semaine un dispositif temporaire pour permettre aux fournisseurs de services en ligne de continuer à détecter et à déclarer les abus sexuels d'enfants. Mais ils devront avoir recours aux technologies les moins intrusives possibles pour respecter la vie privée des citoyens. "Les technologies qui peuvent être employées permettent non seulement de détecter les contenus pédopornographiques déjà connus, mais aussi les nouveaux contenus à travers l'analyse des textes. C'est une étape fondamentale que nous avons franchi", explique l’eurodéputé Javier Zarzalejos (PPE).

Les techniques de hachage informatique permettent d’analyser les images et les vidéos. Le recours à l’intelligence artificielle ouvre le champ de la surveillance aux éléments écrits ou aux données de trafic. Cette réglementation ne concerne cependant pas les contenus audio.

Pour les défenseurs de la vie privée, les garde-fous mis en place ne sont pas suffisants et ces méthodes demeurent trop intrusives. La Commissaire assure pourtant que le texte garantit la vie privée et la protection des données personnelles. "Les entreprises devront consulter les autorités nationales de protection des données si elles utilisent des technologies de lutte contre la pédopornographie ou de nouvelles technologies pour détecter ces contenus", insiste Ylva Johansson.

La Suédoise précise aussi que "les données traitées pour détecter les abus sexuels d'enfants en ligne sont limitées au nécessaire et ne sont pas conservées plus que nécessaire. Le traitement doit faire l'objet d'une supervision humaine".

Les organisations de défense de l'enfance se disent satisfaites par l'équilibre trouvé entre vie privée et protection des plus jeunes. Mais elles déplorent le temps perdu pour parvenir à cet accord car les cas d'abus sexuels ont augmenté pendant la pandémie. "Au cours des six derniers mois les enfants se sont retrouvés sans protection. Les abus sexuels n'ont pas été repérés. L’impact des abus sexuels ont des conséquences pour toute une vie", rappelle Aagje Ieven, secrétaire générale de Missing Children Europe.

Ces nouvelles règles seront d'application pour une période de trois ans maximum. Mais la Commission compte faire dans le courant de l'année de nouvelles propositions pour rendre le dispositif permanent. La Commissaire suggère même d'obliger les fournisseurs de services à détecter et à signaler tout contenu illégal.

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