Washington promet d'accélérer le rythme des expulsions d'exilés par avion

Des exilés haïtiens arrivant à Del Rio (Texas) aux États-Unis, vendredi 17 septembre 2021.
Des exilés haïtiens arrivant à Del Rio (Texas) aux États-Unis, vendredi 17 septembre 2021. Tous droits réservés Photo : Eric Gay (Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved)
Tous droits réservés Photo : Eric Gay (Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved)
Par Euronews avec AFP
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Le gouvernement américain de Joe Biden a annoncé samedi qu'il allait accélérer le rythme des expulsions par avion des plus de 10 000 exilés, surtout des Haïtiens, regroupés depuis plusieurs jours sous un pont au Texas après avoir franchi la frontière depuis le Mexique.

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Le gouvernement américain de Joe Biden a annoncé samedi qu'il allait accélérer le rythme des expulsions par avion des plus de 10 000 exilés, surtout des Haïtiens, regroupés depuis plusieurs jours sous un pont au Texas après avoir franchi la frontière depuis le Mexique.

Ces exilés sont arrivés à Del Rio, au Texas, en traversant le fleuve Rio Grande. De moins de 2 000 en début de semaine, ils étaient plus de 10 500 vendredi, selon les chiffres communiqués par le maire de cette ville frontalière, Bruno Lozano, qui s'attend à de nombreuses nouvelles arrivées.

Dans un communiqué, le ministère américain de la Sécurité intérieure a annoncé qu'il allait "obtenir des transports supplémentaires pour accélérer le rythme et augmenter la capacité des vols d'expulsions vers Haïti et d'autres destinations", dans les prochaines 72 heures.

Les images spectaculaires de ces personnes massées sous un pont, dans la chaleur ont poussé ces derniers jours l'opposition républicaine mais aussi des voix démocrates à exhorter Joe Biden à régler sans attendre la situation.

Le maire démocrate de Del Rio a décrété un état d'urgence et fermé vendredi le pont à la circulation.

Aux troubles politique et à l'insécurité qui agitaient déjà Haïti s'est ajouté en août un séisme meurtrier qui a ravagé le sud-ouest du pays, tuant plus de 2 200 habitants. 650 000 personnes, dont 260 000 enfants et adolescents, continuent d'avoir besoin d'une "aide humanitaire d'urgence", selon l'Unicef.

La police américaine des frontières, la CBP, a envoyé 400 agents supplémentaires afin "d'améliorer la surveillance de la zone", a précisé le ministère de la Sécurité intérieure, en dévoilant samedi un plan visant à contenir la situation.

Le ministère menait déjà "des expulsions ainsi que des vols vers Haïti, le Mexique, l'Equateur et les pays du triangle nord", Honduras, Salvador et Guatemala, a-t-il précisé.

L'administration Biden a rappelé "que nos frontières ne sont pas ouvertes et que personne ne devrait faire ce dangereux voyage", comme en réponse aux critiques des Républicains qui accusent le président démocrate d'avoir créé un appel d'air en promettant une politique migratoire "plus humaine".

"Crise migratoire"

"L'immigration clandestine présente une menace importante pour la santé et le bien-être des habitants proches de la frontière et pour la vie des migrants eux-mêmes", a martelé le ministère dans son communiqué.

Les gardes-frontières ont assuré avoir distribué de l'eau potable, des serviettes et des toilettes portatives aux exilés.

"La grande majorité des migrants continue à être expulsée en vertu" d'une règle sanitaire adoptée au début de la pandémie pour limiter la propagation du virus, a précisé la Sécurité intérieure.

Un juge fédéral a toutefois ordonné jeudi au gouvernement de ne plus refouler les familles dans ce cadre, ce qui pourrait compliquer la tâche des autorités, déjà confrontées à des flux migratoires historiques à la frontière avec le Mexique. Vendredi, le gouvernement a fait appel de cette décision.

Parmi les autres exilés, ceux qui n'ont pas de "raisons légales pour rester" sont soumis au régime ordinaire des expulsions, précise le communiqué. Vendredi, quelque 2 000 exilés ont été envoyés vers d'autres centres afin que la police des frontières puisse traiter "rapidement" leurs dossiers et "les expulser" le cas échéant.

Plus d'1,3 million d'exilés ont été interpellés à la frontière avec le Mexique depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche en janvier, un niveau inédit depuis 20 ans.

L'opposition républicaine accuse depuis des mois le président Biden d'avoir provoqué une "crise migratoire" en assouplissant les mesures de son prédécesseur Donald Trump, qui avait fait de la lutte contre l'immigration illégale son cheval de bataille.

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