La Lituanie esseulée dans l’UE pour réclamer le boycott diplomatique des JO d’hiver à Pékin

La Lituanie esseulée dans l’UE pour réclamer le boycott diplomatique des JO d’hiver à Pékin
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Par Euronews
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Les 27 ministres des Affaires étrangères se retrouvent lundi à Bruxelles. Un boycott commun des Jeux olympiques d'hiver à Pékin semble très improbable. De nombreuses capitales ne veulent pas suivre les Etats-Unis dans cette voie.

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La Lituanie est pour le moment seule. Vilnius est l'unique Etat membre de l’UE à se déclarer formellement pour le boycott diplomatique des Jeux olympiques d'hiver de Pékin qui se dérouleront du 04 au 20 en février 2022.

Le pays balte rejoint ainsi le mouvement initié par les États-Unis. Washington veut dénoncer "le génocide et les crimes contre l'humanité et les violations des droits de l'homme" à l'encontre des Ouïghours dans la province chinoise du Xinjiang.

Les relations bilatérales se sont tendues ces derniers temps entre les autorités lituaniennes et chinoises. Vilnius a accepté d’ouvrir une représentation de Taïwan en Lituanie. En réponse, la Chine a exclu des marchés les entreprises qui traitent avec des fournisseurs lituaniens. Pékin considère l’île de 23 millions d’habitants comme faisant partie de son territoire.

Absence de volonté commune

Le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, juge peu probable une action unifiée de l'UE. "Je suis toujours partisan d'une approche européenne, mais parfois, elle est difficile à trouver", explique le diplomate. Pour le moment Vilnius ne peut compter sur le soutien formel d’aucun de ses partenaires.

La France, qui assurera à partir du 1er janvier la présidence semestrielle de l’UE, estime qu'un boycott purement diplomatique serait "une mesure toute petite et symbolique", selon le président Emmanuel Macron.

Le Luxembourg, l'Autriche et l'Allemagne ont également rejoint la position française. "Les Jeux olympiques sont une fête du sport. Il ne faut pas en profiter pour faire de la politique", juge la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock.

Le boycott n’est pas non plus une option pour l’Italie. Le pays accueillera l’édition 2026 des Jeux d’hiver à Milan et Cortina d'Ampezzo. Or selon la tradition la flamme olympique doit être transmise d’un pays hôte à l’autre à la fin des compétitions.

De son côté le président du comité olympique portugais dit comprendre la décision américaine. José Manuel Constantino souligne que le sport est indissociable de la vie politique. Il rappelle cependant que les athlètes portugais sont généralement peu nombreux aux Jeux olympiques d'hiver. Par tradition, les diplomates portugais ne sont pas non plus présents.

L'unanimité nécessaire

Le sujet n’est d'ailleurs pas à l'ordre du jour officiel de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne qui se réunissent lundi à Bruxelles. Une décision commune semble très improbable car en matière de politique extérieure l’unanimité est requise entre les 27.

Outre la Lituanie, l'Australie, le Royaume-Uni, le Canada et la Nouvelle-Zélande ont rejoint le boycott diplomatique américain. Le porte-parole chinois des Affaires étrangères accuse les États-Unis de violer l'esprit des Jeux olympiques et d’intervenir "sur la base de préjugés idéologiques, de mensonges et de rumeurs". Il prévient aussi que les pays concernés en paieront "le prix."

Des boycotts historiques

Il n’y a jamais eu de boycott dans l'histoire des JO d'hiver. En revanche cela s’est produit à sept reprises pour les Jeux olympiques d’été. Ces affrontements diplomatiques ont culminé pendant la guerre froide. En 1980 près de 60 pays ont renoncé à participer aux Jeux de Moscou en raison de l'occupation soviétique de l'Afghanistan. En réaction, l'URSS et 14 États du bloc de l'Est ont boycotté les Jeux olympiques de Los Angeles en 1984 en organisant leur propre compétition.

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